Les relations libano-syriennes sous un nouveau jour
Cinq ans après le retrait des troupes syriennes, Damas renforcerait à nouveau son influence sur le Liban, à la faveur des récentes déclarations du premier ministre Saad Hariri au sujet de l’assassinat de son père, Rafic Harriri.
« Nous avons commis des erreurs. Nous avons accusé la Syrie d'avoir assassiné Rafic Hariri. Il s'agissait d'une accusation politique, et cette accusation politique n'est plus à l'ordre du jour », avait déclaré Hariri, quelques jours plus tôt, au au quotidien saoudien "ach-Charq al-Awsat".
« Tout ce que vous avez à faire, c'est lire l'histoire du Liban pour comprendre qu'il n'y a aucune solution au Liban sans la Syrie », analyse Karim Makdisi, un professeur de sciences politiques à l'Université américaine de Beyrouth, cité par L’orientlejour.com.
Selon lui, « les responsables libanais ne peuvent être contre la Syrie. Ce n'est tout simplement pas une option et Hariri l'a réalisé ».
Pour d’autres analystes, la déclaration de M. Hariri à "ach-Charq al-Awsat" constitue une nouvelle tentative pour faire baisser les tensions, qui ont fait craindre un retour des violences confessionnelles.
« Cette position est directement liée à l'acte d'accusation », estime l'analyste Émile Khoury, cité par l’orientlejour.com « C'est une mesure de précaution avant la publication, par le tribunal, de l'acte d'accusation qui pourrait impliquer un parti libanais », a-t-il dit.
Pour Fadia Kiwan, responsable du département de sciences politiques l'Université Saint-Joseph, celle qui tire les bénéfices de la métamorphose de M. Hariri est incontestablement la Syrie.
« Après une phase difficile entre 2005 et 2007, le pouvoir de la Syrie est une fois encore consacré », a-t-elle dit. « Cela va également rendre les alliés de la Syrie au Liban encore plus puissants ».
Un Tribunal spécial pour le Liban (TSL) a été créé en 2007 par une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU et a été chargé de l'enquête sur l'assassinat.
Les deux premiers rapports de la commission d'enquête de l'ONU avaient conclu à des « preuves convergentes » mettant en cause les renseignements syriens et libanais.
Saad Hariri a effectué cinq visites en Syrie depuis la formation de son gouvernement fin 2009. Le président syrien Bachar el-Assad s'est rendu une fois au Liban.
Sources: l'orientlejour.com