Haïti : le dernier voyage pour les huit policiers chinois victimes du séïsme
Escortés par leurs anciens camarades, les cercueils contenant les corps des huit policiers chinois tués dans le tremblement de terre apocalyptique, qui a dévasté Haïti mardi dernier, ont été embarqués dimanche matin à l'aéroport de Port-au-Prince pour être transportés ensuite vers la Chine.
Parmi les huit victimes, quatre sont arrivées à Haïti en tant que casques bleus seulement quatre jours avant la catastrophe, la plus dévastatrice du genre des deux dernières décennies en Haïti, qui a détruit leurs bureaux installés dans le quartier-général de la mission de stabilisation des Nations Unies à Port-au-Prince.
Dès leur arrivée jeudi dans la capitale haïtienne, les membres de l'équipe de secours chinoise se sont empressés de repérer leur camarades ensevelis sous les gravats de l'ancien siège de la représentation de l'ONU dans le pays insulaire. Ils étaient tous épuisés mais exceptionnellement déterminés.
On dit que les premières 72 heures après une secousse tellurique sont la période cruciale pour le sauvetage des vies. Le temps s'écoule implacablement et les chances de retrouver les personnes piégées en vie se sont amenuisées.
Le premier corps a été découvert le 16 janvier à 16H30 heure de Beijing alors que les sept autres ont été localisés et récupérés le lendemain à 03H56.
A la première vue des corps, les secouristes chinois ne pouvaient plus empêcher les larmes de tristesse de couler. Ils étaient debout en silence pour rendre hommage aux camarades retrouvés.
Sur la scène des secours, un membre de l'équipe a porté une pancarte sur laquelle était inscrite une phrase :"Mes caramades, retournons ensemble chez nous".
Dans la caserne abritant les policiers chinois stationnés à Haïti, les membres se sont déjà alignés tout droit en silence absolu, attendant et espérant le regroupement de leurs camarades perdus.
"Salut", a ordonné un policier chinois.
Ce cri a brisé le silence sur le terrain quand le convoi escortant le cercueil de Li Qin, policier chinois âgé de 47 ans, est entré samedi dernier dans le camp.
Les yeux embués del armes, nombre de membres des forces de maintien de la paix tremblaient sans parvenir à bien contenir leur tristesse indescriptible. D'autres ont fondu en larmes alors qu'ils voyaient le passage des véhicules transportant leurs anciens compagnons.
Le voyage du retour
Dimanche, dans le camp, le drapeau national chinois et celui des Nations Unies ont été mis en berne. Le moment est venu de dire adieu à ces héros ayant donné leur vie à la paix et à la stabilité du pays insulaire .
Devant les cercueils, placés de part et d'autre des deux camions, une cérémonie solennelle s'est déroulée.
Lors de la cérémonie, Liu Zhiqiang, directeur du département de coopération internationale du ministère chinois de la Sécurité publique, a fait l'éloge de ces "officiers remarquables", "gardiens de la paix mondiale" qui furent aussi ses camarades.
A l'aéroport de Port-au-Prince, un avion est afffété pour leur retour. Face à l'avion qui se posait sur le tarmac, trois policières chinoises ont donné le dernier salut à leurs camarades sur la voie du retour, dont les esprits et les oeuvres resteront vivants à jamais .