La menace nucléaire iranienne est "exagérée", selon El Baradei, directeur de l'AIEA
Le directeur général sortant de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Mohamed El Baradei, juge "exagérée" la menace nucléaire iranienne, pouvait-on lire mardi dans une revue américaine.
Dans un entretien publié mardi dans le Bulletin of the Atomic Scientists, de Chicago, M. El Baradei admet que l'Iran doit être plus transparent avec l'AIEA et la communauté internationale en raison des inquiétudes dans le monde sur son programme nucléaire controversé.
"Mais l'idée que demain, à notre réveil, l'Iran se sera doté de l'arme nucléaire est une idée qui ne résiste pas à l'épreuve des faits", a déclaré le chef de l'organisation onusienne de surveillance atomique.
Avant ses toutes dernières déclarations sur le programme nucléaire iranien, M. El Baradei avait déclaré vendredi à Vienne que l'AIEA ne dispose toujours pas d'informations suffisantes pour affirmer que le programme nucléaire iranien comporte une composante militaire et que ce point reste à élucider.
M. El Baradei a confirmé que l'Iran continue à se doter de centrifugeuses d'enrichissement d'uranium, mais que les conditions de travail des inspecteurs de l'AIEA en Iran se sont améliorées, indiquant que les inspecteurs ont été autorisés à inspecter un réacteur nucléaire en construction.
Les Etats-Unis et leurs alliés occidentaux accusent l'Iran de profiter de son programme de production d'énergie nucléaire civile pour développer secrètement des armes nucléaires. L'Iran dément cette accusation et insiste sur le fait que son programme nucléaire est un programme pacifique.
M. El Baradei, à la tête de l'AIEA depuis 12 ans et qui a reçu le Prix Nobel de la paix en 2005, sera remplacé fin novembre par Yukiya Amano, un ancien diplomate japonais.