La visite de Sarkozy à Damas, diplomatique mais aussi économique
Par N.TPublié le
Le dispositif de l’Union pour la Méditerranée (UPM) n’est peut-être pas encore prêt, mais sa méthode est déjà visible. En atteste, la visite de Nicolas Sarkozy, qui a certes eu pour thèmes les relations avec le Liban, le dialogue avec Israel, le nucléaire iranien et la situation en Irak mais qui a également fortement mobilisé les entreprises françaises.
Rien que pour l’exemple, Total a signé trois accords. Le premier prolonge jusqu’en 2021 le permis pétrolier de Deir Ez Zor détenu à 100% par le groupe français. Il permet ainsi de poursuivre la production de trois champs pétroliers (Jafra, Qahar, Atalla).
Le deuxième accord vise à augmenter les livraisons de gaz sur le marché domestique syrien à partir du champ de gaz de Tabiyeh.
Le troisième accord prévoit des projets communs entre Total et Syrian Petroleum Company ainsi que Syrian Gas Company.
CMA CGM, ne se serait pas montré inintéressé par le développement du port de Lattaquieh.
De son côté, Alstom souhaiterait vendre des turbines à la Syrie mais doit auparavant régler des vieux conflits financiers toujours pendants avec les autorités syriennes.
Carrefour, via son franchisé pour l’ensemble du Moyen-Orient, le doubaïote Majid Al-Futtaim, pourrait ouvrir des supermarchés.
Lafarge, déjà bien implanté est en passe de devenir la plus grosse implantation française en Syrie.
En effet, suite au rachat de l’égyptien Orascom Cement, Lafarge a repris de fait un projet en cours près d’Alep. La future cimenterie produira 2,9 millions de tonnes annuelles à partir de 2010. Le deuxième projet, sur le point d’aboutir, est la construction d’une cimenterie à côté de Damas. L’investissement total sera de 1,2 milliard de dollars. Pour les deux projets, Lafarge (80%) est associé au groupe syrien Tlas. Hors pétrole, Lafarge est le deuxième investissement français conséquent après le fromager Bel qui a inauguré une usine en Syrie il y a trois ans.
En revanche, la vente d’Airbus n’a pas été évoquée lors de la visite française car les avions européens comportent des pièces américaines. Washington pourrait bloquer un contrat éventuel en vertu du boycott qu’il applique contre la Syrie en raison de son soutien à des groupes anti-américains.
Source : médias économiques