Emmanuel Macron a-t-il pris le risque d’une mise à l’écart de l’Algérie, puissance régionale jugée gênante ? (DR)

Faux pas diplomatique d’Emmanuel Macron, la France s’enlise au Sahel

L’opération française Barkhane, qui a déployé, depuis août 2014, quelque 4000 soldats au Sahel pour traquer les groupes armés islamistes, a fait chou blanc. Les jihadistes conservent leur force de frappe et demeurent insaisissables sur ce vaste territoire.

Rendu dimanche 2 juillet dans la capitale malienne, Bamako, au sommet du G5 Sahel (Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger et Tchad), le président français a donc promis un financement pour la constitution d’une force militaire africaine, en renfort à l’expédition française.

Emmanuel Macron s’est aussi permis de sermonner les chefs d’Etat présents, dans le style: « il faut se parler franchement, se dirent les choses qui ne plaisent pas… » Le ton de la puissance coloniale revenu mettre de l’ordre.

Pas un mot, en revanche, sur les suites de l’accord, conclu en mai et juin 2015 sous le parrainage d’Alger, entre le gouvernement malien, des mouvements armés et la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA).

Les communications téléphoniques, à la veille du G5 Sahel, avec le président Bouteflika au sujet du « processus de paix », restent un mystère.

Alger, qui garde le silence, n’en reste pas moins incontournable pour démêler l’imbroglio sahélien, et surtout aider à mettre la main sur le tristement célèbre Iyad Ag Ghali à la tête du «Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans », auteur des derniers attentats au Mali.

Emmanuel Macron a-t-il pris le risque d’une mise à l’écart de l’Algérie, puissance régionale jugée gênante ? Ce faux pas diplomatique ouvrirait alors une nouvelle phase de l’enlisement de la France au Sahel, de sa présence stérile. Et les groupes armés pourraient continuer à se mouvoir comme bon leur semble.