Algérie : la liberté de la presse un combat toujours inachevé
Par N.TPublié le
La liberté de la presse est un débat inépuisable. Chaque année, à la célébration de la journée mondiale qui lui est consacrée, des chiffres viennent rappeler le prix payé par les journalistes dans l’exercice de leur métier : 19 d’entre eux ont perdu la vie depuis le début de l’année, dont 8 en Syrie, 174 autres croupissent par ailleurs en prison, selon l’organisation Reporters sans frontières…
Chaque année aussi, le classement des pays dressé par cette même organisation confirme que la liberté de la presse est un repère fondamental de la Démocratie, mais qu’elle n’en reste pas moins également menacée par le jeu des puissances d’argent et autres conflits d’intérêt.
Qu’en est-il en Algérie ? L’évènement fut cette fois marqué par la promesse du président Abdelaziz Bouteflika d’un « soutien sans restrictions à sa liberté (la presse) afin qu'elle puisse accéder à la place de choix qui lui revient dans le monde de l'information et du savoir… ».
Il était temps, est-on tenté de dire… Et ce ne sera que justice à l’égard d’une presse qui a gagné ses lettres de noblesse en dénonçant sans relâche le terrorisme islamiste qui a saigné le pays, une presse qui a porté haut les valeurs de la République et fait admirablement preuve de patriotisme et de courage. Le souvenir est encore brûlant de ces plumes trempées de sang et de ces confrères traqués, traînés devant les tribunaux pour délit de presse, embastillés…
Il était temps, mais encore faut-il cesser de livrer le secteur de la presse écrite, notamment, à d’obscurs affairistes, à des hommes politiques sortis de pistes, à des courtisans de «décideurs » ; de distribuer la publicité publique de façon sélective, d’engraisser de manière indécente les titres béni-oui-oui qui caressent sans arrêt un pouvoir de l’ombre dans le sens du poil…
Alors peut-être, la liberté de la presse aura-t-elle enfin un sens dans notre pays, car elle aura fait écho aux déclarations d’un chef d’Etat qui prend à l’évidence la juste mesure d’un gâchis. Et nous journalistes d’un combat toujours inachevé.