France: un maire refuse l’inhumation d’un bébé rom dans sa commune
Par N.TPublié le
Le maire divers droite de Champlan (Essonne), Christian Leclerc, a refusé mercredi l'enterrement dans le cimetière municipal d'un nourrisson rom décédé le 26 décembre, dont la famille vivait sur le territoire de sa commune, rapporte l’AFP.
"C'est du racisme, de la xénophobie et de la stigmatisation", a réagi Loïc Gandais, président de l'Association de solidarité en Essonne avec les familles roumaines et roms (ASEFRR). Selon lui, le maire « a prétexté que la mort du bébé avait été déclarée dans la commune de Corbeille Essonne ».
Le bébé, né le 14 octobre 2014 et prénommé Maria Francesca, est décédé de "la mort subite du nourrisson" dans la nuit du 25 au 26 décembre. "La maman a voulu lui donner le sein à 5H00 et la petite fille était froide. Elle était morte", a précisé Marie-Hélène Brelaud, membre de l'ASEFRR, qui suit la famille "depuis huit ans", toujours selon l’AFP.
Transporté par les secours dans un hôpital de Corbeil-Essonnes, le bébé est décèdera de mort subite du nourisson, selon les médecins.
« Pas obligé de se justifier… »
A la demande de la famille, une entreprise de pompes funèbres de Corbeil-Essonnes a demandé à la municipalité l'autorisation d'inhumer le nourrisson dans le cimetière de Champlan.
Le maire a refusé sans donner « aucune explication », a précisé à l'AFP Julien Guenzi, gérant des pompes funèbres Lescarcelle à Corbeille. "Il n'est pas obligé de se justifier, mais des réponses comme ça, c'est très rare", a-t-il ajouté.
Le maire de Champlan était injoignable samedi 3 janvier, rapporte l’AFP.
La petite fille sera finalement inhumée lundi à Wissous, à environ sept kilomètres de Champlan, après une cérémonie à 11H00 à l'église Saint-Paul de Massy.
Une trentaine de familles roms occupent deux terrains, sans eau, sans électricité, ni ramassage d'ordures. Celui où vit la famille de la petite fille, à l'entrée de la commune, est un bidonville clôturé, à proximité d'une petite usine, entouré par des voies rapides et des champs, quasiment au bout des pistes de l'aéroport d'Orly.
Les familles qui y vivent sont officiellement domiciliées auprès du Secours Catholique des Ulis (Essonne), a précisé à l’AFP Mme Brelaud de l’ASEFRR , car "les maires refusent la domiciliation" des familles roms dans leur commune.