L’armée israélienne poursuit la dévastation de Gaza, Netanyahu ignore les pression de la France pour stopper le carnage
Par N.TPublié le
Israël intensifie ses frappes sur la bande de Gaza en ciblant désormais le Sud surpeuplé depuis l'exode forcé des populations du Nord. Des manifestations ont eu lieu samedi 2 décembre dans plusieurs villes de France. Partout, à travers le monde, l’opinion dénonce ce qui relève à présent d’un génocide et non plus d'une riposte à une attaque.
L’ampleur du carnage est épouvantable. Le nombre de morts civils, pour l’essentiel des femmes et des enfants, dépasse les 15 000. Le président Français Emmanuel Macron a souligné, samedi à partir de Dubaï, l’urgence d’un « cessez-le-feu durable ». Selon lui, « la guerre pourrait encore durer dix ans » si Israël affirme toujours vouloir « éradiquer le Hamas ».
En réponse à ces déclarations, Benjamin Netanyahu, Premier ministre israélien, a manifesté sa détermination à poursuivre l'opération militaire jusqu'à la réalisation des objectifs annoncés, envisageant même une intervention terrestre.
15 200 civils tués en l’espace de deux mois
Depuis vendredi matin, 200 nouvelles victimes palestiniennes sont venues s'ajouter au bilan déjà lourd de la confrontation, portant le nombre total de décès à plus de 15 200 depuis le 7 octobre, selon les autorités sanitaires de Gaza.
Les frappes de samedi ont particulièrement dévasté plusieurs immeubles et un complexe de 50 bâtiments résidentiels a été rasé dans le quartier de Shijaiyah, causant la mort ou la disparition de centaines de personnes.
Les États-Unis continuent à exhorter Israël du bouts des lèvres. La vice-présidente américaine Kamala Harris a exprimé son émotion lors de la COP28 à Dubaï et évoqué la gravité de la situation humanitaire.
La Maison Blanche a toutefois affirmé sa position contre toute tentative de redéfinition forcée des frontières ou de siège de Gaza, renforçant ainsi l'importance de la question des droits des Palestiniens dans les discussions avec l'Égypte.
L'armée israélienne a revendiqué des frappes contre plus de 400 cibles présumées du Hamas, sans en apporter les preuves, incluant des attaques dans la ville de Khan Younis.
Israël multiplie les ordres d’évacuations
Les opérations ont conduit à la destruction d'un immeuble de six étages à Jabaliya, au nord de la bande de Gaza, avec des conséquences meurtrières confirmées par les témoignages locaux.
De leur côté, les combattants palestiniens ont continué à envoyer des salves de roquettes en direction du sud d'Israël.
Un procureur de la Cour pénale internationale, en visite en Israël et à Ramallah, a signalé la volonté d'avancer dans les enquêtes sur d'éventuels crimes de guerre commis par les deux parties en conflit.
Une zone tampon le long de la frontière
Alors que la menace grandit, Israël a divisé Gaza en zones numérotées et instauré des avertissements d'évacuation qui ont plongé la population dans une grande confusion.
Israël envisage l'établissement d'une zone tampon le long de sa frontière, ce qui pourrait restreindre dramatiquement les mouvements des Gazaouis.
Un premier convoi d'aide humanitaire a franchi le point de passage de Rafah depuis la fin de la trêve.
Les tensions se cristallisent aussi autour des otages, avec des préoccupations accrues pour les 137 personnes, y compris des enfants, toujours détenues par le Hamas après une libération partielle lors de la trêve. L’opinion israélienne continue à se mobiliser pour exiger de Netanyahu la prise en compte du sort des otages.