Le chaos syrien: des missiles s’abattent sur des écoles et des hôpitaux et font une cinquantaine de morts
Par N.TPublié le
Des tirs de missiles ont "tué près de cinquante civils dont des enfants et fait de nombreux blessés" dans "au moins" cinq établissements médicaux, dont un hôpital soutenu par Médecins sans Frontières et deux écoles à Alep et Idlib (nord de la Syrie), a affirmé l'ONU lundi 15 février.
Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, estime qu’il s’agit de "violations flagrantes du droit international" qui "jettent une ombre sur les engagements pris par le Groupe de soutien international à la Syrie" sur une cessation des hostilités
"Jusqu'à présent, ils (les grandes puissances) disent qu'ils veulent un cessez-le-feu d'ici une semaine. Qui est capable de réunir toutes ces conditions en une semaine ? Personne", a-t-il déclaré de son côté Bachar al-Assad, cité par l'agence de presse syrienne SANA.
L'ambassadeur de Syrie en Russie a démenti toute implication russe dans le bombardement de l'hôpital de MSF, rejetant la responsabilité de la destruction sur les Etats-Unis.
"L'aviation russe n'a rien à voir dans tout ça", a assuré Riad Haddad dans une interview accordée à la chaîne de télévision publique russe Rossiya 24, rapporte l’AFP.
La Turquie table sur l'exaspération du conflit
La Turquie entre pour sa part ouvertement dans la guerre qui embrase la Syrie. A l’heure où ces lignes sont écrites, Ankara poursuit ses bombardements sur les positions des Kurdes du Parti de l’Union démocratique (PYD), déclenchée samedi 13 février, aux alentours d’Azaz, dans la province d’Alep. Officiellement, il s’agit de « ripostes » à des tirs provenant des positions ciblées, a précisé l’agence progouvernementale turque Anatolie.
Les tirs tentent en réalité de stopper les avancées des unités de protection du peuple kurde (YPG) (branche armée du PYD) appuyées par l’aviation russe, notamment la base aérienne de Minnig reprise aux djihadistes. Cette prise leur permet de disposer d’une zone d’appui en vue de nouvelles offensives.
"Nous ne laisserons pas Azaz tomber. Le YPG ne sera pas autorisé à avancer vers l'ouest du l'Euphrate et à l'est d'Afrin", a menacé, lundi 15 février devant la presse, le premier ministre truc, Ahmet Davutoglu en partance pour l’Ukraine. Une telle progression permettrait en effet aux Kurdes de faire la jonction avec Kobané et d’unifier un territoire, la grande crainte d’Ankara. Renforcés par les combattants des Forces démocratiques de Syrie (FDS comprenant des arabes syriens) les unités kurdes tentaient lundi de prendre le quartier de Tall Riffat, dernier bastion djihadiste dans le nord de la province d’Alep.
En parallèle à ses bombardements, Ankara s’emballe sur le front diplomatique. Le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu a accusé lundi à Kiev la Russie de se comporter "comme une organisation terroriste" en Syrie et brandi la menace d'une "riposte" turque "extrêmement résolue", rapporte l’AFP. Confrontée à l’axe Moscou-Damas-Téhéran, la Turquie table à l’évidence sur l’exaspération du conflit syrien.
Les bombardements turcs donnent une nouvelle dimension au chaos syrien qui a déjà des centaines de milliers de morts depuis le début de la guerre, il y a cinq ans.