Cette mise en examen est la troisième en quelques mois pour Jean-Noël Guérini. (JDrewes / Wikimedia)

Marseille : Troisième mise en examen pour Guérini

Jean-Noël Guérini, le président socialiste du Conseil Général des Bouches-du-Rhône a été une nouvelle fois mis en examen hier. Suite à son audition hier après-midi, le juge Duchaine a décidé cette mise en examen dans le cadre d’une affaire de marchés publics présumés frauduleux. 

Début avril, le sénateur socialiste avait été placé en garde à vue pour ce dossier, mais des ennuis de santé l’avaient contraint à être hospitalisé, et la mise en examen n’avait pu être prononcée. Son frère, Alexandre Guérini, en garde à vue pendant 48 heures à la même date, avait été mis en examen, notamment pour “association de malfaiteurs”, et placé sous contrôle judiciaire. 

Pour Jean-Noël Guérini, les déboires judiciaires ne cessent de s’accumuler. Ses soucis de santé, d’abord en janvier, puis en avril, n’ont fait que décaler les procédures. Hier encore, il faisait valoir un rendez-vous médical pour ne pas se rendre à la convocation du juge, avant finalement de se déplacer un peu plus tard dans l’après-midi. 

Cette mise en examen, précisément pour “corruption passive, trafic d'influence, participation à une association de malfaiteurs en vue de commettre ces délits et atteinte à la liberté d'accès ou à l'égalité des candidats dans les marchés publics”, constitue déjà la troisième pour l’élu socialiste. 

Il est déjà mis en cause, tout comme son frère, dans une autre affaire de marchés publics présumés frauduleux, portant sur les décharges et le traitement des déchets dans le département. Et en mars dernier, il était mis en examen pour le licenciement de complaisance, dont aurait bénéficié Jean-David Ciot, alors qu’il était l’un des plus proches conseillers du patron du 13. 

 

Une affaire tentaculaire

Dans l’affaire des marchés publics suspects, qui a des allures tentaculaires, les liens entre les frères Guérini et le milieu du grand banditisme ont souvent été évoqués. En décembre dernier, le juge Duchaine, en charge de tout le dossier, évoquait même le “caractère mafieux” du système sur lequel il enquête.

Alexandre Guérini a déjà été incarcéré dans le cadre de l’enquête, entre décembre 2010 et mai 2011. Il était alors poursuivi alors pour “blanchiment en bande organisée, abus de biens sociaux, détournement de fonds publics, corruption active et détention de munitions."

Dans cette affaire, outre le volet lié au traitement des déchets, c’est notamment des contrats de travaux dans des collèges, et sur divers autres chantiers, qui ont motivé la mise en examen d’hier. 

J.N Guérini, qui reste un homme puissant sur la scène politique locale - en février dernier, il n’hésitait pas à user d’intimidation, lançant dans une interview au JDD si je parlais, certains ne seraient plus ministres” - a fait savoir sur son blog, que “l’instruction devait être aussi conduite à décharge.”

Dans ce communiqué, il adopte ainsi une posture de victime, précisant que la multiplication des procédures à laquelle se livre le magistrat est assez singulière dans la mesure où il prétend examiner l’ensemble de mon action en qualité de président du Conseil général depuis des années, et qu’il se livre ainsi à une enquête sur des faits prescrits.”

Il souligne également le fait que les décisions mises en cause ont été votées par des “assemblées délibératives” au Conseil Général. 

Rappelons toutefois, dans le même ordre d’idée, que l’ensemble des élus PS-PC (hormis quelques voix discordantes) a voté fin mars, la prise en charge par l’institution, des frais de justice au pénal de son président. 

Les affaires sont les affaires...