France: Christine Lagarde dans le collimateur de la Cour de justice de la République (CJR)
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La Cour de justice de la République (CJR) a décidé, jeudi 4 août, d'ouvrir une enquête sur la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde, pour le rôle qu'elle a joué dans l'affaire Tapie-Crédit lyonnais quand elle était ministre de l'économie.
Mme Lagarde, nommée en juillet à la tête du FMI, est mise en cause pour avoir abandonné la voie judiciaire en 2007 dans un litige concernant la revente d'Adidas en 1993. Il lui est aussi reproché d'avoir renoncé à contester l'arbitrage privé attribuant 285 millions d'euros à Bernard Tapie en 2008.
La commission des requêtes de la CJR, juridiction dédiée aux membres du gouvernement, a accepté la demande d'ouverture d'enquête déposée pour "abus d'autorité" par le procureur général de la Cour de cassation, Jean-Louis Nadal, le 10 mai. Après rédaction d'un réquisitoire introductif par le parquet, trois juges de la CJR vont conduire l'instruction, susceptible de durer plusieurs années, qui devra dire si Christine Lagarde doit ou non faire l'objet d'un procès.
La procédure n'est "aucunement incompatible" avec les "fonctions actuelles de directrice générale" du FMI de l'ex-ministre de l'économie, a estimé l'avocat de celle-ci aussitôt après l'annonce de l'ouverture d'une enquête. "Mme Christine Lagarde avait d'ailleurs veillé à ce que le conseil d'administration du FMI soit précisément informé de cette éventualité afin qu'il se détermine en parfaite connaissance" lors de sa nomination le 28 juin, a précisé Me Repiquet, convaincu que l'enquête aboutirait à "un non-lieu" pour sa cliente.
"Ce ne sera pas la première instruction qui aboutira à un non-lieu", ajoute l'avocat, rappelant que la décision de la CJR d'enquêter ne signifiait "pas que l'infraction alléguée serait constituée". "Cette instruction présente un avantage évident : elle permettra de lever définitivement le soupçon abusivement porté contre Mme Christine Lagarde par une poignée de députés", a encore dit Me Repiquet.
Cette décision "confirme l'existence d'anomalies et d'irrégularités dans la gestion de ce dossier", commente de son côté Jean-Marc Ayrault, président du groupe socialiste à l'Assemblée, dans un communiqué. "Tout cela illustre la confusion des intérêts politiques, économiques et financiers qui règne au sommet de l'Etat depuis l'élection de Nicolas Sarkozy", ajoute-t-il.