Vidéos : incidents FN-PS à la Région Occitanie de Carole Delga, tout ce qu’il s’est passé !
Par nicolas éthèvePublié le
Carole Delga coupe le micro d'un élu FN, Médiaterranée entre dans le détail de tout ce qu'il s'est passé et que vous n'avez pas vu en vidéos, menaces physiques à l'appui.
Une polémique peut enfler sur un simple concours de circonstances. En session du conseil régional hier matin, Carole Delga a dû s’absenter à un moment pour des raisons personnelles et laisser la présidence de l’Assemblée à Sylvia Pinel. Quand elle revient vers la tribune présidentielle, elle longe l’allée où l’élu FN Emmanuel Crenne explique, au détour d’un sujet sur le BTP, qu’il faut écarter des chantiers l’embauche de travailleurs étrangers parlant mal la langue française. Puis il disserte sur le fait qu’il ne se reconnait ni dans les « SS », ni dans le « fascisme italien » du fait de son histoire familiale, dans laquelle l’un de ses parents immigrés « a mal vécu en France »…
A cet instant, Carole Delga poursuit son chemin, comme on le voit bien dans cette vidéo dont le parti d’extrême droite conduit par Marine Le Pen s’est immédiatement saisi sur les réseaux sociaux. Mais quand Emmanuel Crenne assène ceci - « vous les socialistes, vos prédécesseurs, ils ont voté les pleins pouvoirs à Pétain ! » -, là, c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase de l’indignation, pour la présidente de la Région Occitanie / Pyrénées-Méditerranée. Si elle avait été installée sur son fauteuil de présidente, elle aurait purement et simplement coupé le micro, comme le faisait très souvent dans le passé feu Georges Frêche à Montpellier, en expliquant que ces propos sont insultants et donc inacceptables dans une assemblée républicaine.
Vous avez dit "agression" ?
Là, Carole Delga doit faire marche arrière pour calmement poser sa main sur le bouton du micro de l’élu frontiste et s’en saisir en lui disant qu’il ne peut pas dire des choses comme cela, choses que ce dernier n’accepte pas. En aggripant son micro et en pointant très énergétiquement du doigt Carole Delga à plusieurs reprises, en l’invectivant assis, puis debout, sans qu’on ne l’entende, le micro étant en effet désormais bien coupé.
Scandaleux ! La très républicaine, @CaroleDelga agresse violemment un élu du @FN_Occitanie en pleine assemblée plénière d'#Occitanie. pic.twitter.com/Ey1qc8I8b6
— Julien Leonardelli (@jleonardelli_fn) 3 février 2017
Comme on le voit à la fin de cette vidéo, Carole Delga tourne ensuite les talons sans plus d’incidents, Emmanuel Crenne se rasseyant, tandis qu’un collaborateur du cabinet de la présidente de la Région arrive sur les lieux. Problème : son approche et sa dynamique de calme arrivent à l’effet inverse de celui escompté, l’élu frontiste se relevant et pointant à nouveau frénétiquement du doigt la présidente de la Région avec force d’invectives.
Ce que l’on ne voit pas sur la vidéo
Suite à l’arrivée du collaborateur de cabinet, d’autres élus du FN se sont levés en lui lançant « dégagez d’ici ! ». Devant cette échauffourée, plusieurs autres collaborateurs de la Région et élus socialistes sont arrivés pour apaiser la situation et là, les noms d’oiseaux ont fusé : « rentre chez toi espèce de connard de socialos, ici c’est chez nous », évoquant, a priori, les "frontières" du groupe FN qui totalise en région Occitanie 40 conseillers régionaux.
Face à ce climat explosif et délétère pour la démocratie, Carole Delga a de nouveau pris ses responsabilités en prononçant une suspension de séance assortie d’une réunion des présidents de groupe. Le président du groupe socialiste Christian Assaf avait également été verbalement menacé physiquement, ce que Julien Sanchez n’explique pas dans ses tweets où il déclare que l’élu socialiste a jeté son téléphone au sol, alors que la présidente de Région lui demandait de ne pas filmer la suspension de séance. En tout cas, le téléphone est toujours en vie et la vidéo se retrouve sur Twitter sur fond de distillage de la traditionnelle théorie d’un complot phantasmé entre les partis LR et PS :
Après le pétage de plomb de Mme Delga, LR/PS en discussion pour trouver une version commune. Le Président du Gpe PS m'arrache mon téléphone. pic.twitter.com/BbmSKVTrQ5
— Julien Sanchez (@jsanchez_fn) 3 février 2017
A l’issue de cette réunion, les conseillers régionaux FN, dans l’opposition et toujours en dynamique de confrontation, ont décidé de ne pas retourner siéger à l’assemblée où Carole Delga a repris la parole en expliquant qu’elle intensifierait encore l’application du règlement intérieur du conseil régional et en particulier son article 23 sur le « respect de l’ordre en assemblée plénière », article qui précise ceci : « La présidente a la seule police de l’assemblée. Elle peut faire expulser de l’auditoire ou arrêter tout individu qui trouble l’ordre ».
A ceux qui ont pour seule stratégie politique la recherche de l'incident, nous opposons responsabilité et dignité #DesintoxFN #Occitanie pic.twitter.com/j6I98TMW4W
— Groupe SRC Occitanie (@Groupe_SRC) 3 février 2017
Tout cela avant que la nouvelle identité visuelle de la Région puisse être très sereinement présentée. Dans les rangs socialistes, on soutient pleinement cet esprit de responsabilité, comme l’illustre le post publié par Hussein Bourgi sur son compte Facebook, sachant que, comme le souligne une source auprès de Médiaterranée, « de très nombreux membres du groupe FN-RBM sont sur la ligne de l’extrême droite identitaire et fascisante pure et dure » :
De son côté, France Jamet, la présidente du groupe FN en position classique de victimisation, s’est fendue d’un communiqué et d’une vidéo sur Twitter où elle explique s’en rendre à la justice des tribunaux. A suivre !
Ma réaction à l'agression de notre ami @EmmanuelCrenne par @CaroleDelga, au Conseil Régional #Occitanie, ce matin.
— France Jamet (@JametFrance) 3 février 2017
Le vrai visage du #PS ! pic.twitter.com/RniUOSNZLe