35 suicides en 2008 et 2009 liés au plan de restructuration de l'entreprise (DR)

Vague de suicides à France Télécom : l’ancien PDG devant la justice

L'ancien PDG de France Télécom Didier Lombard a été placé hier sous contrôle judiciaire pour "harcèlement moral" dans le cadre de l'enquête sur la vague de suicides de salariés au sein de l'entreprise, en 2008 et 2009.

M. Lombard avait pris la direction de France Télécom en 2005. Il avait été contraint au départ en 2010 suite à plus de 35 suicides liés au plan de restructuration de l'entreprise qui s’était soldé par la suppression de 22 000 postes entre 2006 et 2008.

L’ex PDG avait notamment eu une expression malheureuse, parlant de « mode » pour évoquer la série de suicides.

Un système de harcèlement…

En 2010, les inspecteurs du travail avaient conclu dans un rapport au « caractère pathogène de la politique de restructuration et de management » et alerté la direction sur une vague de dépressions graves liées aux mutations forcées et à des objectifs de performance irréalisables.

Le syndicat SUD s’était alors saisi de ce rapport pour déposer une plainte. Après enquête, la Cour de cassation avait statué en 2009 qu'une politique de management pouvait constituer un harcèlement moral.

L'ex-directeur exécutif, Louis-Pierre Wenes, et le directeur des ressources humaines, Olivier Barberot, seront eux aussi convoqués ces prochains jours et probablement mis en examen.

« Une évolution positive qui reconnaît le caractère collectif d'un système de harcèlement et qui met un patron face à ses responsabilités pénales », s'est félicité le syndicat SUD.