Edito : Gaza en feu, le parti pris aux relents racistes de certaines chaines de TV françaises
Par N.TPublié le
Les manifestants étaient encore massivement dans la rue samedi 4 novembre, de Washington à Milan en passant par Paris pour exiger l’arrêt immédiat des bombardements sur Gaza en ruine devenue un vaste cimetière.
La ministre française des Affaires étrangères, Cathrerine Colonna, a reconnu, dimanche 5 novembre, à l’issue d’une rencontre à Doha avec son homologue Qatari, la nécessité « d’une trêve humanitaire immédiate, durable et soutenue qui doit pouvoir mener à un cessez-le-feu ». Elle a souligné la « catastrophe humanitaire qui se déroule sous nos yeux » dans la bande de Gaza.
Emmanuel Macron avait donné le ton 48h avant. « La lutte contre le terrorisme ne justifie pas de sacrifier des civils », déclarait-il après, entre autre, le déchaînement de l’aviation syrienne sur le camp de Jabaliya à Gaza.
Un petit pas de la France hors de l’approbation aveugle du crime de masse orchestré par Nétanyahu et l’extrême-droite Israélienne. Partout ailleurs dans le monde, les peuples crient leur indignation à la face des dirigeants occidentaux, Amérique en tête, complices d’un génocide.
A Paris, la manifestation pacifique pour un cessez-le-feu immédiat partie de La Place de la République en direction de Nation a rassemblé plus de 60.000 personnes de tout âge, parfois en famille, à l’appel des partis de gauche et des syndicats. On ne connaît pas les chiffres de la police, laquelle s’est montrée discrète le long de l’itinéraire.
Les manifs en France passées à la trappe
Les médias audio-visuels ont accordé peu de place à cet évènement et aux autres manifs dans plusieurs villes. Les tempêtes successives qui ont frappé certaines régions de France faisaient certes l’actualité, mais la raison est aussi que les plateaux des chaînes de TV sont régulièrement peuplés de journalistes, de commentateurs éclairés et autres généraux à la retraite sur une ligne de défense systématique d’Israël, quelles que soient les crimes commis au quotidien à Gaza et en Cisjordanie occupée sous la rage des colons. Pas question donc de s’attarder à propos de manifestations d’ampleur en faveur d’un cessez-le-feu immédiat.
Tout ce beau monde s’exprime comme si le conflit au Proche-Orient avait débuté le 7 octobre, lors de l’offensive meurtrière du Hamas contre des civils Israéliens. Mis à part quelques rares exceptions, les intervenants font malhonnêtement abstraction de l’histoire, de la colonisation, du blocus épouvantable de Gaza, de l'apartheid dénoncé par toutes les ONG; et se plaisent à s’enfermer dans un raisonnement légitimant exclusivement la "vengeance Israélienne".
Ainsi, à l’heure où le nombre de morts palestiniens approche les 10.000, dont près de 4000 enfants, au moment où Israël multiplie les frappes ciblant jusqu’aux ambulances ainsi que des écoles, des hôpitaux, un camp de réfugiés, des locaux de l’ONU, interdit même le transfert de blessés vers l’Égypte, la majorité des médias Français n’en continue pas moins de s’abîmer dans un parti pris indécent.
Des commentateurs se livrent au tri des victimes, font des distinctions entre les souffrances, celles des enfants palestiniens étant banalisées, qualifiées de dommages collatéraux prévisibles, le tout accompagné, trop souvent, de propos racistes et orduriers.
A longueur de journée, l’opinion française a finalement droit à des séances de bourrage de crâne, de manipulation avec, jusque-là, la bénédiction du gouvernement aux positions figées dans un « soutien inconditionnel » à Israël. L’Histoire jugera.