France : les enquêteurs sur la piste d’un « financement illégal de la campagne électorale » de Sarkozy
Par N.TPublié le
Nouveau rebondissement dans l’affaire Bygmalion, société de communication soupçonnée d’avoir émis de fausses factures au bénéfice de l’UMP, lors de la campagne électorale de Nicolas Sarkozy. Il est désormais précisément question de « financement illégal ».
Dans son édition du 6 octobre, le journal Le Monde dévoile les conclusions du procès-verbal rédigé le 1er octobre par la chef de l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF), Christine Dufau.
« Les investigations confirment les constatations faites au cours de l’enquête préliminaire selon lesquelles la société Event & Cie, à la demande de l’UMP, a adressé au parti des fausses factures à hauteur de 18 556 175,95 euros TTC courant 2012, faisant référence à des prestations liées notamment à des conventions, alors que les prestations réelles correspondaient à l’organisation de meetings pour la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy », détaille le commissaire Dufau, rapporte Le Monde.
Outre le délit d’« abus de confiance », retenu contre les cadres de l’UMP, « ces fausses factures adressées par Event & Cie à l’UMP constituent également l’infraction de financement illégal de la campagne électorale de Nicolas Sarkozy puisque, sciemment, les deux parties ont établi de fausses factures pour éviter de devoir comptabiliser dans le compte de campagne des factures de prestations liées à cette campagne », affirme la responsable de l’OCLCIFF.
Toujour selon Le Monde, les enquêteurs devraient à présent s’intéresser à Nicolas Sarkozy après avoir mis en examen les cadres de la société de communication Bygmalion et de sa filiale Event & Cie, soupçonnés d’avoir émis ces fausses factures, puis ceux de l’UMP.
Coup de massue
l’OCLCIFF évoque ainsi clairement la participation de ces cadres « au financement illégal de la campagne de Nicolas Sarkozy et la présentation de comptes de campagne inexacts à la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques et [au] Conseil constitutionnel ».
Or, l’article 113-1 du code électoral dispose que « sera puni d'une amende de 3 750 euros et d'un emprisonnement d’un an, tout candidat en cas de scrutin uninominal qui aura dépassé le plafond des dépenses électorales, n'aura pas respecté les formalités d'établissement du compte de campagne, (…) aura fait état, dans le compte de campagne ou dans ses annexes, d'éléments comptables sciemment minorés ».
Le retour de l’ancien président sur la scène politique placé sous le signe du sauveur est ainsi rattrapé plus vite que prévu par cette affaire politico-financière. Un premier coup de massue dans les rangs de ses fiévreux partisans.