L’Italie se dote d’un centre de formation dans la lutte contre la mafia
Par N.TPublié le
L’Italie renforce ses moyens de lutte antimafia, mettant en place un centre de formation près de Naples, berceau de la pègre, et multipliant les opérations de confiscation des biens mafieux.
«La nouvelle école réunira toutes les expertises et connaissances sur le crime organisé. Elle conseillera et donnera des indications sur la lutte antimafia aux forces de police du monde entier», a annoncé Antonio Manganelli, à Rome, lors de l'assemblée générale annuelle d'Interpol, l'organisation policière internationale, rapporte la presse locale.
«Nous avons jugé nécessaire qu'il y ait dans le monde une structure pour donner des cours aux policiers spécialisés dans les enquêtes et la lutte contre les mafias», a expliqué M. Manganelli.
Selon lui, «l'Italie a été choisie parce que nous sommes bons pour faire les mafieux mais aussi pour les combattre».
M. Manganelli a par ailleurs annoncé la conclusion cette semaine d'un accord avec la Colombie pour faciliter la saisie de biens liés au trafic de drogue et à la criminalité organisée:
«Il faut que nous reprenions par la force ce qui nous a été volé», a-t-il dit.
La France veut prendre exemple…
L'Italie saisit chaque année des milliards d'euros de biens de familles ou bandes mafieuses dont des villas et voitures de luxe, des yachts, des collections d’œuvres d'art mais aussi des entreprises, des entrepôts et des habitations.
Au terme d'une procédure spéciale, ces biens sont généralement confisqués de manière définitive et revendus ou donnés à des organisations caritatives.
Le ministre français de l’Intérieur, Manuel Walls, entend s’inspirer des méthodes appliquées en Italie pour la confiscation des biens. Il s’est exprimé à ce propos lundi 5 novembre, à l’issue d'une réunion ministérielle des membres d'Interpol.
Selon lui, la France a saisi pour 250 millions d'euros d'avoirs criminels en 2010 et pour 300 millions en 2011, sachant que «le trafic de cannabis rapporte environ 2 milliards d'euros par an».
«Il faut aller bien au-delà, s'y attaquer beaucoup plus car c'est l'essence même des réseaux mafieux. Il faut s'en prendre aux signes extérieurs de richesse, aux biens mal acquis et (surveiller) les achats en liquide», a-t-il insisté.