Les "soirées cartables": une alcoolisation galopante des jeunes adolescents

Les "soirées cartables": une alcoolisation galopante des jeunes adolescents

Organisées pour fêter le début des vacances, les "soirées cartables", ainsi nommées parce que les cartables sont bourrés de bouteilles d'alcool fort, sont devenues le nouveau cauchemar des parents d'élèves. Et pour cause! Ce mardi 4 mars, aux alentours de 11h30, les plongeurs de la gendarmerie de Guincamp ont repêché le corps sans vie de Marie.L dans la rivière de Tieux, selon France 3 Bretagne. Cette lycéenne âgée de 16 ans était en classe de 1ère ES au lycée Auguste-Pavie. 

Marie participait à une "soirée cartable" avec ses camarades dans la nuit de vendredi à samedi. C'est aux environs de 23 heures devant le Campbell club, un bar du centre ville qu'elle perdra la trace de son groupe d'amis. Elle avait été vue pour la dernière fois devant L'Eden, une autre discothèque qui lui avait refusé l'entrée du fait de son état d'ébriété.

Ces "soirées cartables" qui se répandent chez les jeunes adolescents, dès l'âge de 12 ans, consistent à absorber, face à la caméra, un mélange détonant d'alcool fort et de boissons énergisantes. Leur principe est  plus ou moins similaire à celui de la "neknomination" qui, en plus de boire "cul sec" des mixtures alcoolisées à l'excès, permet au buveur de désigner publiquement une personne de son entourage, sommée d'en faire autant preuve vidéo à l'appui, sous les vingt-quatre heures.

Selon les chiffres relevés, la soirée "cartable" est un fléau plus répandu en Bretagne . Les étudiants s'adonnent à des beuveries en absorbant plusieurs bouteilles d'alcools. C'est à qui montrera qu'il supporte le mieux l'alcool, celui qui tiendra le plus longtemps en ingurgitant une quantité toujours plus grande.

Pourtant des dispositifs non négligeables avaient été déjà mis en place dès 2009 pour essayer d'enrayer le phénomène, surtout après le recensement de trois comas éthyliques . La municipalité de Guincamp a pris l'habitude de se prémunir d'un arrêté à la veille des vacances pour empêcher la consommation d'alcool sur la place publique. Les commerçants ont eux aussi été mis à contribution en s'engageant à ne pas vendre de l'alcool aux mineurs. Les parents d'élèves se sont vu adresser un courrier de sensibilisation, ajouté dans l'enveloppe des bulletins trimestriels. Les gendarmes quant à eux font le guêt dans le centre-ville pour sensibiliser les jeunes, et si nécessaire vider leurs bouteilles d'alcool. 

Ces mesures avaient été concluantes puisqu'en décembre dernier, aucun incident n'était à déplorer.