EDITO. Palestine : le plan diabolique de Donald Trump et de l’extrême droite israélienne est en route
Par Nadjib TOUAIBIAPublié le
Les propos sont glaçants. Donald Trump, qui vient juste de faire plier l’Ukraine et de semer la panique en Europe en se retirant du contexte de guerre, menace tout bonnement d’exterminer le « peuple de Gaza » si le Hamas ne rend pas les otages israéliens. C’est le « dernier avertissement » ; vous allez « payer un enfer », martèle-t-il. Il dit envoyer « à Israël tout ce dont il a besoin pour finir le travail ». Le tout sur son réseau Truth Social. C’est un film d’horreur.
Entre-temps, Israël a commis un nouveau crime de guerre, préparant les survivants palestiniens au cauchemar à venir : l’interdiction, depuis dimanche 2 mars, de l’approvisionnement de l’enclave en vivres aux premiers jours du Ramadan. Le choix de cette date n’est pas innocent. C’est la fin de la première phase du cessez-le-feu. Elle devrait, en toute logique, se poursuivre en application de l’accord conclu : la libération des derniers otages détenus par le Hamas, celle de plusieurs centaines de prisonniers palestiniens, un cessez-le-feu permanent et le retrait complet des soldats israéliens.
A Gaza et en Cisjordanie occupée
Mais là est le scénario dont ne veulent pas les Israéliens, et notamment l’extrême droite dirigeante qui entend annexer le territoire gazaoui et rien d’autre. Pas question donc d’aller plus loin. Dès lors, la formule est toute trouvée : prolonger la première phase durant le Ramadhan et la Pâque juive, soit jusqu’à la mi-avril. Comme prévu, la perspective annoncée se heurte au refus du Hamas. La provocation a fait mouche. La proposition est attribuée aux américains, et pour cause, il leur faut reprendre la main pour ce qui va suivre. Les menaces de Trump en sont la première conséquence. Sauf retournement imprévu, la suite des événements devrait conduire à une reprise des bombardements sur les palestiniens assiégés, afin de, selon la formule maintes fois réitérée, « finir le travail ».
La libération immédiate des otages n’est qu’un prétexte. L’objectif est de remettre le feu pour vider Gaza, d’autant que les pays arabes affichent désormais une feuille de route pour sa reconstruction en y maintenant les populations. De là à ce qu’ils parviennent à la mettre en place, il y a encore du temps, mais pas question d’en perdre, le cowboy Trump, précieux allié, est sur plusieurs fronts. La coalition israélo-américaine entend bien tirer profit du désordre mondial actuel pour mettre la communauté internationale devant le fait accompli. L’enfer promis par le président américain au Hamas, et désormais directement au peuple palestinien, se met en place sur tout le territoire. En Cisjordanie occupée, l’armée a déjà vidé les camps de réfugiés, elle détruit sauvagement les infrastructures, et les colons sont plus que jamais déchaînés. Leur violence sur les populations s’ajoute à celle de l’armée. Le plan diabolique de Donald Trump et de l’extrême droite israélienne est en route.