Edito: la fuite en avant de Netanyahu dans une mer de sang
Par N.TPublié le
Après plus de 10.000 morts à Gaza, transformée en cimetière pour enfants comme le constate l’ONU, et plus de 2 300 personnes disparues sous les décombres, et alors que les survivants privés de soins, de nourriture, d’eau, d’électricité, de moyens de communication, se meurent dans un décor apocalyptique, ou sur les chemins du désespoir pour fuir un feu ininterrompu, à toute heure du jour et de la nuit ; le premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, dévoile son jeu.
Celui qui fera sans nul doute figure de criminel de guerre hors catégorie devant l’Histoire instrumentalise odieusement l’horreur vécue par ses compatriotes le 7 octobre pour dérouler un plan diabolique. Israël assumera indéfiniment la « responsabilité globale de la sécurité » à Gaza après sa guerre avec le Hamas, a-t-il annoncé lundi soir.
Impossible désormais de faire mine de ne pas comprendre le projet funeste de l’extrême-droite aux commandes à Tel Aviv, de jeter un voile sur une tuerie de masse au nom d’un « droit à la défense ». L’expression génocide manipulée jusque-là avec des pincettes par nombre de commentateurs vedettes de plateaux de TV en France, se révèle au grand jour.
Frapper encore plus fort et vite…
Oui ! Israël a bel et bien comme objectif de raser Gaza, d’anéantir un maximum de palestiniens, de rétrécir autant que possible leur territoire, voire de les repousser au-delà. Le deal « cessez-le-feu contre libération des otages » avancé par Netanyahu lors de ses dernières prises de parole sert seulement à contourner les appels des soutiens occidentaux pour une pause humanitaire.
Il faut frapper encore plus fort et vite, mettre le reste du monde devant le fait accompli, oser même défier le grand allié américain de plus en plus dans l’embarras, mais qui ne peut changer subitement de politique. Aux yeux du cabinet qui orchestre la mise à mort des palestiniens, les jeux sont faits. L’affaire est pliée.
Cette stratégie est-elle gagnante ? Rien n’est moins sûr. « Israël obtient le contraire de ce qu'il souhaite avec cette stratégie (…) la force ne peut pas garantir la sécurité d'un peuple », rappelle l’ancien Premier ministre français, Dominique de Villepin pour qui il n’est pas d’autre issue que la justice pour assurer la paix et la sécurité.
A commencer par la levée du blocus de Gaza, l’arrêt de la colonisation en Cisjordanie et des comportements criminels des colons aujourd’hui fortement armés par le gouvernement d’extrême-droite.
« 10.000 morts c’est plutôt courant dans cette partie du monde »
De Villepin s’exprime à contre-courant du discours entretenu par la grande majorité des médias français. La plupart distillent sournoisement le principe du « soutien inconditionnel » à Israël prôné par Emmanuel Macron. Et leurs invités se lâchent. On aura même entendu un général à la retraite se fendre d'un : « finalement, 10.000 morts c’est plutôt courant dans cette partie du monde ». Pourquoi donc s’en offusquer quand il s’agit seulement d’une riposte pour « se défendre » ?
L'ancien Premier ministre estime que le gouvernement israélien a une responsabilité directe dans le 7 octobre noir en territoire israélien. Nétanyahu, en particulier, est principalement responsable en effet par son cynisme, son incompétence et ses faux calculs politiques face à l’organisation islamiste Hamas pour saper l’Autorité Palestinienne.
De crainte d’être vite rattraper par l’histoire, il opte pour une fuite en avant dans une mare de sang.