Espagne : le secteur bancaire aux abois toujours au centre des inquiétudes

L'Espagne se trouve aujourd’hui confrontée à une crise financière qui la frappe de plein fouet et la marge de manœuvre de l’actuel gouvernement est de plus en plus réduite.

L'agence de notation Fitch a d’ores et déjà abaissé de trois crans la note de l'Espagne en la ramenant de A à BBB, avec une « perspective négative », ce qui signifie que sa note pourrait à nouveau baisser.

Selon l’agence de notation, le coût d'une restructuration du secteur bancaire, chiffré entre 60 et 100 milliards d'euros, rendrait de plus en plus probable le scénario d'une aide financière européenne à ce pays.

Le gouvernement Mariano Rajoy sera vraisemblablement amené à accepter l’éventualité d’un recours à l’aide du FESF dans les prochains jours.

Négociation d’un compromis pour éviter de placer le pays sous tutelle

Depuis l'annonce du sauvetage historique de sa troisième banque par les actifs, Bankia, en mai, la pression s'est brusquement intensifiée autour de l'Espagne et de son secteur bancaire.

Le taux d’intérêt record enregistré pour son emprunt de 2 milliards d’euros (6,044% sur dix ans) signifie que la tension ne fera que s’accroitre sur le pays, tant qu’il n’aura pas obtenu d’aide pour sauver son secteur bancaire.

Le gouvernement Rajoy négocie pour une aide limitée à ce seul secteur, fragilisé par le nombre important d’actifs toxiques détenus depuis en 2008, lors de l’éclatement de la bulle immobilière.

Limiter l’aide au seul secteur bancaire permettrait à l’Espagne de ne pas être sous tutelle donc d’éviter les conditions strictes dictées par des bailleurs de fonds internationaux.

Un compromis devrait être trouvé avec le versement d’une aide s’élevant à 80 milliards d'euros dans un Fonds public espagnol destiné à soutenir le secteur bancaire (FROB). En contre partie, des fusions et des fermetures d’établissements bancaires devront être effectuées pour maîtriser juguler la crise que connait le secteur.