Le président Bachar al-Assad (DR)

Bachar al-Assad joue son quitte ou double dans un bain de sang

Il s'octroie visiblement un permis de tuer sans limite, 3500 morts après. Le président syrien Bachar al-Assad continue à faire rageusement la guerre à son peuple. Dernier épisode de cette tuerie organisée sous le regard de la communauté internationale, le siège de la ville de Homs, pilonnée par l'artillerie, au bord de la catastrophe humanitaire, dont la population crie au secours, dans une incroyable indifférence internationale.

La récente initiative des pays arabes pour stopper le massacre sur la base d'un "plan de paix" n'a pas dépassé le stade des "discussions" et de vagues promesses d'adhésion. Le régime syrien sait qu'il n'a rien à craindre de ce côté-là, où il peut tranquillement surfer sur les divergences qui paralysent notamment la Ligue arabe, tout juste en mesure de palabrer autour du feu.

Bachar al-Assad n'a pas plus à craindre pour l'instant du camp occidental. Les alliés russes et chinois montent la garde au Conseil de sécurité de l'Onu et la zone géopolitique sous haute tension rend difficile et risquée toute intervention armée.

Au plan intérieur, le président syrien s'appuie sur le soutien d'une fraction de la population, dont la minorité alaouite et chrétienne, en brandissant la menace d'une montée en puissance des fondamentalistes musulmans et du complot extérieur.

Placé ainsi en position de force, le régime compte bien venir à bout du mouvement de contestation. Bachar al-Assad déploie une véritable machine de guerre sur son territoire, à l'assaut de toutes les villes bastion de l'insurrection, ses troupes tuent, emprisonnent, torturent...

Le fait est seulement, que la population résiste désespérément, que les manifestants bravent au quotidien les tirs à balles réelles et que les désertions se multiplient dans l'armée. La peur a laissé place à une détermination farouche d'en finir avec une dictature sanguinaire.

La rue syrienne a pris les devants compensant la difficulté de l'opposition à se faire entendre et à canaliser des soutiens. Les citoyens aux mains nus qui bravent les chars de l'armée à coups de slogans mettent le régime au défi, l'accule dans ses derniers retranchements. Bachar al-Assad qui repousse chaque jour un peu plus les limites de sa répression, joue son quitte ou double dans un bain de sang.