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L’Europe vaguement «préoccupée» par la situation en Tunisie

La Commission européenne daigne enfin s’exprimer au sujet des troubles sociaux qui ont déjà fait une cinquantaine de morts, selon des sources syndicales et selon l’opposition démocratique. Tout comme la France, l’Europe se montre plutôt modérée face à l’ampleur de la répression.

La Haute Représentante à la diplomatie et la politique de sécurité et vice-présidente de la Commission, Mme Catherine Ashton, ainsi que le Commissaire européen à l'élargissement et à la politique de voisinage, Stefan Füle, ont fait une déclaration commune pour exprimer leur "sympathie" aux victimes des violences et à leurs familles.

Ils ont appelé « à la retenue dans l'usage de la force et au respect des libertés fondamentales » et ont plaidé pour la "libération immédiate des bloggers, des journalistes et des avocats en détention ainsi que des autres personnes en prison pour avoir manifesté de manière pacifique en Tunisie".

Mme Ashton et M. Füle ont demandé aux autorités tunisiennes d'ouvrir une enquête sur le dernier drame et de fournir davantage d'information, et à toutes les parties concernées de s'engager dans le dialogue afin de trouver une solution aux problèmes mis à jour par les manifestants.

Pas de quoi inquiéter ni même embarrasser Ben Ali, qui vient d’ordonner la fermeture des écoles et des universités jusqu’à nouvel ordre. Alors que de nombreux témoignages affluents sur internet et par téléphone, malgré tous les dispositifs de piratages et de censure, décrivent des affrontements de plus en plus sanglants, le président tunisien parle de terroristes et sort soudainement du chapeau des centaines de milliers d’emplois. De quoi rassurer ses alliés européens, très soucieux d’un retour à la stabilité dans cette dictature balnéaire.