Musc'art 72 avec un 14è Eric Gohier
Par MAMIER PierrePublié le
Musc’art 72 n’était pas dans la Sarthe mais toujours dans le « 34 », à Frontignan, au restaurant Côté Mer, qui ce 4 octobre s’ouvrait encore sur un ciel d’été bienfaisant, ce qui a donné le sourire à une bonne vingtaine de personnes-dont quelques nouvelles- venues écouter l’invité du soir d’Angela Mamier, Eric Gohier, l’écrivain frontignanais, pas du tout inconnu pourtant, puisqu’il présentait, après plusieurs passages à Musc’art, son 14è livre !
Angela Mamier a d’abord voulu que l’on retrouve Eric Gohier, l’homme, le jeune homme même, à travers quelques souvenirs et confidences, qui apportent toujours quelques précisions supplémentaires, jamais inutiles.
Grand lecteur dès 15 ans, de San Antonio et de frédéric Dard, il se met à écrire (« un plaisir, pas un travail »). Il remporte de nombreux prix (une centaine), pour ses nouvelles surtout (400 écrites) puis alterne romans (14 donc) et poésie aussi.
Cet écrivain qui aime la patience, la bienveillance, la gentillesse, l’amitié, qui se montre pugnace et aime vivre en France, déteste la mauvaise foi, a un mot préféré, « amour », n’aime le noir, reconnaît le tabac comme faiblesse, aimerait être réincarné en micocoulier et a pour devise « écrivez, écrivez, un livre à la main ».
Maintenant, pour son livre « L’année des poissons aux treize lunes », l’ancien étudiant en pharmacie qu’est Eric, se fait aussi un peu historien, dans cette histoire policière noire qui se passe au début du XIXè siècle, entre Toulouse et Agde, avec le canal du Midi pour cadre. Défilent alors toutes sortes d’outils et matériels de pêche (un milieu qu’Eric connaît bien aussi) d’poque. Le coche d’eau vogue fait son œuvre sur le canal, passe près du bateau-lavoir et l’on voit le trémail, la doloire, la fouëne et le boulitchou aussi entrer dans le décor d’époque de l’action d’enquête sur le meurtrier assez spécial des six jeunes filles issues de la bourgeoisie.
Des questions du public ont amené Eric a préciser sa technique d’écriture (« ciseler mes phrases »), les conditions dans lesquelles il écrit (tôt le matin, avant le vrai travail !) et la nature de ses rencontres sur le marché en été, quand il offre ses livres au stand des Auteurs au Soleil, qui accueille trop peu de jeunes et surtout des dames et beaucoup de fidèles, qu’ils soient touristes ou pas, toujours heureux de retrouver de visu des écrivains bien incarnés, proches d’un public pour lequel ils ont plaisir à travailler, non pardon, à écrire !
L'heure des dédicaces
Le repas servi par Stéphanie a connu lui aussi son habituel succès, amoureusement concocté qu’il est toujours pour ses convives mensuels.