Une autre Ecole et un romancier au 76è Musc'art
Par MAMIER PierrePublié le
Encore un Musc’art, le 76ème depuis sept ans, à marquer d’une pierre blanche-et peut-être d’un Pierre, puisque j’ai présenté la première intervenante !
Le public, au nombre d’une trentaine de personnes, ce 7 février, dans la salle du restaurant Côté Mer, s’était étoffé de quelques nouveaux visages, attirés espérons-le par le sujet d’importance à nos yeux ce soir-là, celui de l’Ecole.
Et c’est effectivement parce que le présentateur de Nadège Serodio, avec ses idées sur l’Ecole et l’éducation des enfants, a voulu vivre sa même ambition aux lendemains de 1968, sans avoir réussi à donner corps à son projet, qu’il a voulu mettre en lumière cette jeune femme toute animée d’une noble volonté de créer, à Frontignan si possible, une autre école pour ses enfants et nos enfants.
Et si les enfants étaient heureux d'aller à l'école?
Nadège et Eduardo Serodio sont un jeune couple de Frontignan, fortement ancrés qu'ils sont depuis longtemps dans la transition écologique et non seulement dans les idées et les paroles mais aussi et surtout les actes. Il faudrait des pages pour parler des différentes actions qu’ils ont menées non seulement chez eux, à la maison mais aussi dans les jardins partagés et même internationalement, en Amérique du Sud. Seulement voilà, maintenant parents de deux petites filles, ils sont confrontés à ce qui les attend pour leur enseignement et leur éducation à l’école.
Nadège Serodio, puissamment convaincante avec ses arguments
Les jeunes parents sont alors partis du constat que l’Ecole actuelle, laïque, publique ou même libre- pas obligatoire rappelons-le, selon la loi, puisque seule l’instruction des enfants l’est- n’offre aux enfants qu’un carcan de toutes sortes de coercitions qui fait que les enfants sont stressés, ont peur d’aller à l’école, ne s’y épanouissent pas et ont d' autant plus de mal à suivre que toutes sortes d’autres problèmes comme la violence, le harcèlement, la compétition à tous crins peuvent venir s’y rajouter.
Un public conquis par les convictions de Nadège Serodio
Nos jeunes parents en question veulent des enfants heureux d’aller à l’école, une école démocratique- où les enfants sont partie prenante de l’organisation de l’école- qui offre plus de libertés et de possibilités d’expression, une école qui motive les enfants pour apprendre par l’action, le « tâtonnement expérimental », le contact avec la nature et les arts, et ce, pour rendre les enfants autonomes, responsables, plus confiants en leurs capacités, armés qu’ils sont d’une énergie et d’une curiosité naturelles. Alors ces enfants ne peuvent former à l’avenir qu’une société plus paisible, plus coopérante et plus fraternelle.
Et cette école, « Cœur d’école », existe vraiment parmi nous, près de Montpellier, à Pignan. Et Nadège, qui avait monté avec des collègues un projet rigoureusement semblable, mais en sommeil pour l’instant, y apporte comme bénévole, ses compétences et ses convictions en renfort de trois enseignantes dont les grands principes pédagogiques reposent sur ceux de grands pédagogues reconnus comme Freinet, Montessori et Steiner.
La vidéo passée par Nadège a montré des enfants parfaitement épanouis dans cette école du bonheur qui ne fait pas, avec des enfants de 3 à 13 ans, l’économie de l’enseignement des bases de « l’école normale », ces bases étant enseignées autrement, naturellement à cette quinzaine d’enfants qui fréquentent « Cœur d’école ».
Cette école « du 3è type » fonctionne comme une soixantaine d’autres en France, sur des fonds privés et avec la participation des parents bien évidemment, en attendant le statut d’école sous contrat.
Des intervenants de marque, comme Georges Chateau, louent les principes de ces écoles
Après le brillant exposé de Nadège qui a fixé l’attention de tous, ont témoigné un ancien directeur de collège privé, qui a loué tous les aspects de cette école et surtout,
Sophie Lanzola-Povie évoque son beau projet qui dure depuis quatre ans maintenant.
Sophie Lanzola, la directrice de l’école maternelle des « Petitous » à Frontignan, qui, pour la 4è année, accueille18 enfants de 2 à 6 ans, lesquels, eux, suivent le programme de l’Education Nationale, avec en plus une initiation à l’Anglais.
Une rencontre alors riche….d’enseignements, bien évidemment et qui peut nourrir chez les parents un optimisme justifié pour l’avenir de leurs enfants.
Après un petit intermède-surprise assuré par le poète Jacques Péchoux pour honorer son ami Gérard Faget, c’est ce dernier qui était ensuite sur la sellette, ou sur le divan virtuel d’Eric Gohier, l’infatigable romancier, nouvelliste et poète frontignanais qui ajoutait ce soir-là à ses talents, celui d’interviewer.
Charles, le héros de Gérard Faget, dans les arcanes du temps
Après la composition de chansons, qu’il accompagne à la guitare et une petite pièce de théâtre, puis un premier roman sur la vie du Christ, « Une autre histoire », Eric Gohier a fait parler Gérard Faget sur son deuxième roman « Le curieux anniversaire de CHARLES ». En questionneur toujours un peu décalé, Eric a alors emmené Gérard sur les différents terrains abordés par son roman, sans toutefois l’obliger à tout dévoiler, l’histoire étant par elle-même « curieuse », frisant même la définition que nous donnions il y a quelques années à la littérature fantastique, et ceci pour faire vivre Charles en 2016, puis soudain, en 1916, cent ans auparavant, en pleine première Guerre de 14-18. Elle est donc très présente cette guerre mais vue par l’homme de 2016. D’où un passage de réflexion sur le temps et la physique quantique, pas essentielle dans le livre mais quand même représentative de l’intérêt de l’auteur pour la science et la nature du Temps, ses grands savants comme Einstein et leurs découvertes.
Gérard Faget,( à gauche), cuisiné par son ami Eric Gohier
La permission du militaire en Dordogne, loin d’être insignifiante, apporte une note de douceur nostalgique à l’histoire, qui se termine dans la réalité actuelle, avec son explication finale…scientifique et cartésienne, elle.
Un nouvel exercice donc réussi par Gérard Faget, qui vient grossir lui aussi le bataillon des écrivains frontignanais, qui tiendront salon, le 16 mars, avec les artistes, à la salle de l’Aire, un salon organisé par les Auteurs au Soleil, qui composent la sève des Musc’art qu’anime Angela Mamier depuis sept ans maintenant.
Les traditionnelles dédicaces
Quelques jours après la Chandeleur, l’hôtesse de Côté Mer avait concocté un repas-crêpes, dont le succès, on le devine, a été indéniable.