Vincent Labrune, le président de l'Olympique de Marseille. Ce week-end, son clash avec Pape Diouf s'est fait au détriment de l'OM. (Capture d'écran du site officiel de l'OM)

Labrune contre Diouf, pas de vainqueur, mais un perdant : l'OM

Ce week-end, un clash a opposé Vincent Labrune, actuel président de l'Olympique de Marseille, à Pape Diouf, l'un de ses prédécesseurs.

A l'origine de cette passe d'armes un peu puérile, le livre de Pape Diouf, "C'est bien plus qu'un jeu", sorti tout récemment. Dans cet ouvrage, l'auteur règle quelques comptes, et donne sa version de son départ de la présidence de l'OM, en 2009.

Bilan de l'affrontement entre deux hommes qui se détestent cordialement de longue date : un match nul, vraiment nul, et une victime collatérale : l'Olympique de Marseille.

Dimanche, le jour même d'un match important à Lyon, un publi-communiqué édifiant, intitulé "Pape Diouf : L'amour du JE", paraissait dans les colonnes de l'Equipe. Le contenu de la publication (repris ici sur le site L'Olympien.fr) tenait en une attaque virulente, voire violente, envers Pape Diouf.

Digne d'une cour d'école

Le procédé est digne d'une cour d'école. Sauf que dans ce cas, il ne s'agit pas de billes ou d'autocollants qu'on se dispute. Ce sont des sommes à plusieurs zéros qui sont en jeu, et la seule publication de ce genre de communiqués se négocie autour de 80 000 euros.

Manifestement, Vincent Labrune s'est offert cette tribune, sur le compte de l'OM, (bien que La Provence affirme dans son édition d'aujourd'hui que la page était gratuite) pour en découdre avec Pape Diouf.

Il a trouvé à qui parler, puisque l'ancien journaliste a dégainé ses munitions. Sur les ondes de RMC, il a dénoncé le manque de courage et « les méthodes manipulatoires » de Vincent Labrune.

Sur le web, hier, les commentaires atterrés par cette guéguerre stérile ne cessaient d'affluer. Sur les réseaux sociaux, les messages alternaient entre les moqueries et la désolation. Un cap dans le ridicule et le grotesque a sans doute été franchi. Mais ce n'est peut-être qu'un début.

Des luttes de pouvoir en toile de fond

Toute cette affaire intervient dans un double contexte : celui du retour de Bernard Tapie à Marseille, et celui de la vente possible du club par Margarita Louis-Dreyfus.

Pendant un temps on a prêté à Tapie l'intention de racheter l'OM et de s'associer à Diouf pour cela. Pape Diouf a toujours démenti, et s'est toujours défendu de toute alliance avec Tapie.

Quant à la vente de l'OM, cela fait plusieurs années que c'est à l'ordre du jour (on se souvient du mythique épisode Kachkar en 2007), mais récemment, la propriétaire a affirmé ne pas vouloir se séparer du club. Une façon peut-être de ne pas déprécier la valeur financière de son bien...

Vincent Labrune, lui, ne cesse d'accuser des éléments extérieurs de venir déstabiliser le club, comme par exemple lors de la manifestation de supporters avant OM-Troyes.

Bref, toutes ces luttes de pouvoir, directes ou indirectes, ont pris corps ce week-end. Et à l'arrivée, l'OM n'en sort pas grandi...