Palestine: la conférence de Paris prend de court les faucons israéliens
Par N.TPublié le
L’initiative française d’une conférence, le 15 janvier, rassemble plus d’une soixantaine de pays. Elle ambitionne de raviver la solution à deux États. L’événement irrite au plus au point le premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, et ses alliés, colons et partisans de l’extrême droite… Mais ils espèrent de Trump une attitude qui leur serait plus favorable que celle d’Obama.
La Conférence internationale de Paris du 15 janvier intervient dans le prolongement de la résolution 2 334 du Conseil de sécurité de l’ONU, condamnant la colonisation israélienne en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, adoptée le 23 décembre 2016 à la suite de l’abstention inattendue des Américains. Discuté le vendredi 6 janvier par, entre autres, les représentants du Quartet pour le Moyen-Orient (Europe, Russie, ONU, États-Unis), le communiqué final qui sera en débat le 15janvier «condamne la politique de colonisation et d’expansion en Cisjordanie et à Jérusalem, la désignation de terres à l’usage exclusif des Israéliens et les blocages du développement palestinien, (…) qui érodent la viabilité des deux États».
Le même texte condamne également «tous les actes de violence contre les civils, y compris les actes terroristes, de même que les provocations et les appels à la violence (…), qui sont fondamentalement incompatibles avec la résolution pacifique du conflit».
Trop occupé à échafauder de nouveaux plans d’expansion territoriale, le gouvernement Netanyahou est pris de court par cette évolution. Le premier ministre israélien s’est empressé de tirer à boulets rouges sur l’initiative française, la qualifiant de «stérile». C’est «une affaire Dreyfus moderne !» a renchéri de son côté son ministre de la Défense, Avigdor Lieberman (extrême droite), lors d’une conférence de presse tenue le 2 janvier.
Deux États, seule voie possible
«Ces remarques ne pourront jamais contribuer à créer une atmosphère propice à une paix réelle et une paix juste basées sur les bases reconnues par toute la communauté internationale», a déploré, dans un communiqué officiel, Nabil Abou Roudeina, assistant du président palestinien Mahmoud Abbas et porte-parole de la présidence palestinienne.
Reste que la conférence de Paris pourrait marquer un tournant. L’objectif est de déverrouiller le processus de paix, gelé depuis deux ans. «La solution à deux États est la seule voie possible pour la paix entre Israël et les Palestiniens», a déclaré le chef de la diplomatie américaine, John Kerry, qui doit quitter ses fonctions le 20 janvier. Les check-points israéliens en Cisjordanie représentent un «calvaire» quotidien pour les Palestiniens, avait-il constaté dans un de ses derniers discours.