Bombe de la Saint-Sylvestre : les nuits montpelliéraines sous le joug des rackets mafieux ?
Par nicolas éthèvePublié le
Un vent de mafia souffle sur le monde de la nuit montpelliéraine. Les habitants de la capitale du Languedoc-Roussillon ( « the place to go », selon le New York Times ), l'ont découvert bien abruptement au passage de la nouvelle année, suite au désamorçage d'une bombe opéré le 31 décembre, à 15h, devant un club échangiste situé à Lattes, une commune qui jouxte Montpellier. Une information révélée le jour-même par le blog de l'AggloRieuse qui avait d'emblée posé la question d'un possible « racket lié au grand banditisme ».
Grand banditisme
Cette piste est aujourd'hui d'autant plus prise au sérieux par le SRPJ (Service Régional de Police Judiciaire) et le procureur de la République, Brice Robin, que cette bombe programmée pour exploser à 21 heures, était composée de 750 grammes de Semtex, un explosif fabriqué dans une usine de République Tchèque, dont 372 grammes seulement avaient permis de détruire le Boeing 747 lors de l'attentat de Lockerbie, rapporte la version papier de l'AggloRieuse, en kiosque cette semaine.
Pour l'hebdomadaire, « d’anciens légionnaires des pays de l’Est liés au grand banditisme et proches du milieu de Grenoble » se seraient récemment installés à Montpellier avec « le projet d’implanter dans le coin un complexe de standing axé sur le porno et les putes identique à celui qui fait fureur à La Jonquera, à la limite de la frontière franco-espagnole, proche du Perthus. Sans avoir de concurrence », bien sûr...
Une main mise du milieu ?
De plus, selon les informations précédemment révélées sur le site de l'AggloRieuse par un policier montpelliérain sous couvert d'anonymat, des renseignements recueillis ces derniers mois « font état d'une main mise du milieu du grand banditisme sur les discothèques, les bars, les restaurants, les pubs et autres établissement de nuit qui rapportent beaucoup d'argent à Montpellier et sa périphérie ».
D'après cette même source, des gendarmes de la section de recherches de Montpellier seraient informés de cette situation depuis 2010 : « il s'agirait de Marseillais [et de Grenoblois, comme précisé plus haut, NDLR], ayant des équipes implantées ici qui rackettent les patrons. Ces repris de justice utiliseraient notamment des ex-légionnaires originaires des pays de l'Est comme hommes de main. Des ex-militaires reconvertis dans le grand banditisme qui savent fabriquer des engins explosifs. Un ou des individus se présentent dans ces établissements de nuit et proposent aux responsables d'assurer leur sécurité contre d'éventuels hold-up, représailles ou attentat, moyennant le versement de sommes mensuelles très élevées. La majorité accepte, mais ceux qui refusent doivent faire face à une succession d'événements qui ternissent l'image de leur établissement, comme par exemple des bagarres à répétition volontairement provoquées sur le parking et dont sont victimes des clients choisis au hasard ».
Le tout dans un climat d'omerta qui expliquerait le fait que ces affaires ne fassent pas la Une des journaux locaux avant que cette bombe de la Saint-Sylvestre ne défraye la chronique. En ce début d'année 2012, l'enquête suit son cours...