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L’armée Syrienne investit la ville de Jisr Al-Choughour dans le nord-ouest du pays

L’information a été communiquée par la télévision publique. L'armée syrienne est entrée dimanche dans la ville de Jisr Al-Choughour dans le gouvernorat d'Idleb, dans le nord-ouest du pays. Officiellement il s’agit d’expulser des groupes armés, mais des témoins parlent d'une offensive en réaction à une mutinerie dans les forces de sécurité.

«Les divisions de l'armée sont entrées à Jisr Al-Choughour et ont purgé l'hôpital national des groupes armés. Des heurts violents opposent les divisions de l'armée et des éléments des groupes armés barricadés dans la périphérie et à l'intérieur de la ville», a indiqué le média public.

L'armée a pénétré dans la ville «après avoir désamorcé les explosifs et les charges de dynamite posés par les groupes armés sur les ponts et dans les rues. Deux hommes armés ont été tués, un grand nombre d'entre eux ont été arrêtés et des mitrailleuses ont été saisies», a-t-on précisé.

La version des faits rapportée par les habitants aux agences de presse est très différentes de celle de la télévision publique.

«Des chars sont entrés depuis le sud (de la ville) après avoir bombardé au hasard et tiré des rafales de mitrailleuses sur toute la ville. Les habitants sont encore en train de fuir depuis le nord», a déclaré l’un d’eux contacté par téléphone, indique l’AFP.

«Depuis ce matin peu avant (6 heures), l'armée a commencé à pilonner d'une manière intense la ville à partir de chars et avec des armes lourdes, ensuite elle a pris d'assaut la ville depuis l'est et le sud. Des bruits d'explosions ont été entendus et des hélicoptères munis de mitrailleuses survolaient la ville», a décrit un autre témoin, affirmant qu'il y avait près de 200 chars sur place.

Jisr al-Chougour, dans le nord-est de la Syrie, occupe un emplacement stratégique sur la route reliant Alep, la deuxième ville du pays, à Lattaquié, son principal port.

Toujours selon les habitants, les forces commandées par Maher al Assad, frère du président qui dirige notamment la quatrième division mécanisée, ont pris position à proximité de la ville et s’adonnent à des actes particulièrement sauvages, incendiant les récoltes et abattant le bétail dans les villages environnants.

Les mêmes témoins évoquent en fait une mutinerie parmi les forces de sécurité, dont une partie aurait refusé il y a huit jours d'obéir aux ordres et de réprimer des manifestants.

Au moins 25 civils ont été tués vendredi lors de manifestations hostiles au régime. Plus de 400 syriens ont fui vers la Turquie dans la nuit de samedi à dimanche portant à 5 051 le nombre de réfugiés provenant de Syrie et installés dans des villages de tentes dans le sud de la Turquie, a rapporté l'agence de presse Anatolie.

En attendant, la communauté internationale tergiverse autour d’une probable résolution du Conseil de sécurité des Nations unies.

Le projet de résolution a été rédigé par la France, la Grande-Bretagne, l'Allemagne et le Portugal. Il condamne la violence du régime du président Bachar Al-Assad et lui demande d'ouvrir les villes syriennes à des équipes humanitaires.

La Russie reste opposée à toute résolution de l'ONU sur la Syrie, a indiqué jeudi le ministère russe des affaires étrangères, car selon lui une telle initiative pourrait aggraver la situation dans le pays. La Syrie est considérée comme l'allié le plus proche de la Russie au Moyen-Orient.

Bachar Al-Assad peut continuer à tuer tranquillement.