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Répression sanglante en Syrie, Bachar al-Assad continue à tuer tranquillement

Encore 25 civils sur la longue liste des morts en Syrie. Les forces de l'ordre appuyées par des hélicoptères continuent à pilonner les populations civiles.

La répression est qualifiée «d’atroce» par Ankara, «d’effroyable» par la Maison Blanche, mais les 15 membres du Conseil de sécurité de l'ONU tergiversent tojours autour de l'opportunité d'une résolution condamnant cette répression. Entre temps, le peuple syrien compte ses morts.

Vendredi, la répression a été très violente à Maaret al-Nouman où l’armée à attaqué des milliers de manifestants avec des hélicoptères, tuant une dizaine de civils, selon des militants des droits de l’homme.

Selon l’AFP qui cite des témoins, les soldats se sont livrés à des actes de répression particulièrement sauvage dans certaines zones. «Dans mon village, il y avait 40 maisons, ils l'ont complètement détruit. Même les arbres, même les oliviers, ils les ont brûlés», raconte une quinquagénaire réfugiée à la frontière turque, citée par l’agence de presse française.

«Ils sont venus avec une trentaine de chars, au total une soixantaine de blindés de la quatrième division. Ils ont tiré avec les chars et des roquettes (...). Les cadavres sont encore sur place», décrit un autre témoin cité par l’AFP.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), 50.000 habitants ont fui la ville de Jisr al-Choughour, et des dizaines de milliers de personnes ont manifesté vendredi à l'appel de militants pro-démocratie à travers le pays, des régions kurdes du Nord, aux villes du centre-est Deir Ezzor et Abou Kamal, en passant par la capitale Damas.

A Lattaquié, grande cité portuaire du Nord de la Syrie, 9 personnes ont été tuées par les services de sécurité vendredi. Samedi, environ 3.000 personnes ont défilé au cours des funérailles d'une personne tuée la veille, scandant des slogans en faveur des "martyrs", selon un militant sur place, rapporte les agences de presse.

Notons que le régime syrien maintien une chape de plomb sur le pays et que l’information parvient difficilement au reste du monde. Mais plusieurs déserteurs de l'armée, réfugiés à la frontière turque, ont témoigné des exactions commises par leurs unités et de la peur des soldats, "à bout de nerfs" mais menacés de mort en cas d'insubordination, rapporte-t-on.

«Le silence total du Conseil de sécurité face aux atrocités de masse commises contre le peuple syrien encourage le gouvernement syrien à poursuivre sa répression sanglante», a dénoncé samedi Philippe Bolopion, directeur de Human Rights Watch à l'ONU.

Depuis le 15 mars, la répression du mouvement de contestation a fait plus de 1.200 morts, entraîné l'arrestation d'au moins 10.000 personnes et la fuite de milliers d'autres, selon des ONG. Environ 4.600 Syriens se sont réfugiés en Turquie.