Autodidacte, passionné par les civilisations berbère et kabyle, Mustapha l’était autant de la langue française et de ses finesses... (DR)

Le dernier hommage à Mustapha Ourrad, assassiné en même temps que ses collègues

Mustapha Ourrad a été assassiné dans l’attentat terroriste qui a ciblé la rédaction de Charlie Hebdo, le 7 janvier 2014. Mustapha était originaire du village d’At Larbaâ, en haute Kabylie, dans la région des At Yanni. Un dernier hommage lui était rendu mardi 13 janvier à 14h00, à l'Institut Médico-légal de Paris, en présence de plusieurs centaines de personnes, proches et anonymes.

Né en Kabylie à At Larba, dans la région des At Yanni, à 45 km au sud de Tizi Ouzou, Mustapha Ourrad « pouvait préciser “vivement” que l'accent prononcé qu'il avait gardé était un “accent kabyle”», témoigne l’une de ses anciennes collègues dans un texte publié sur le Blog des correcteurs du journal Le Monde.

"Celui-là seul est digne de la liberté, qui sait la conquérir": sur plusieurs affiches, brandies par des proches, figurait ce vers de Baudelaire, poète que le journaliste aimait au point d'être surnommé "Mustapha Baudelaire".

"Il adorait Brassens, Brel, Boby Lapointe", explique un de ses cousins.

Khelifa Bouaraba ne connaissait pas personnellement le correcteur de Charlie Hebdo, mais il récite un vers de Matoub Lounès, un grand poète kabyle: "Même s'ils anéantissent tant et tant d'étoiles, et quelles étoiles! Le ciel ne s'anéantit pas".

« Pince-sans-rire et adorable… »

« Mustapha était toujours pince-sans-rire, et adorable. J’ai de très bons souvenirs avec lui. C’était une personne très cultivée, capable de citer intégralement de mémoire des poèmes entiers. Il est toujours resté très proche de la littérature », raconte Christophe Baffier-Candès, correcteur à Charlie Hebdo de 1992 à 2001.

La population de son village natal lui a rendu hommage, de même que l’Ambassadeur de France à Alger, Bernard Emié. Ce dernier a présenté ses condoléances à la sœur de Mustapha. 

Autodidacte, passionné par les civilisations berbère et kabyle, Mustapha l’était autant de la langue française et de ses finesses.