Les pays pauvres piégés dans la spirale de surendettement
Par djefPublié le
La situation financière des pays en développement, notamment en Afrique, met en péril des économies déjà en grande difficulté. Selon un rapport de la Banque mondiale, ces pays ont payé un montant record de 443,5 milliards de dollars en 2022 pour honorer leurs échéances de dette, en hausse de 5% par rapport à l'année précédente.
Certains pays ont un niveau d'endettement alarmant, comme le Zimbabwe, l'Égypte, le Mozambique, le Ghana et l'Angola, dont la dette représente respectivement 95%, 93%, 90%, 85% et 85% de leur PIB. De plus, ces pays sont vulnérables aux chocs externes et ont des besoins importants en investissement pour financer leur développement.
La question du financement à moyen terme est préoccupante dans un contexte de conjoncture économique instable. Selon Global Sovereign Advisors (GSA), des chocs non anticipés tels qu'une montée des risques géopolitiques ou des tensions sur les finances publiques américaines pourraient aggraver la situation.
Une hausse possible de la dette de 10 point de PIB d’ici 2028
Une simulation effectuée par GSA montre que si les taux d'intérêt augmentent en moyenne de 300 points de base et que les monnaies se déprécient de 30%, la dette publique de près d'un tiers des pays étudiés augmentera de 10 points de PIB d'ici 2028. Cette situation limite les capacités d'investissement et freine la croissance potentielle de ces pays piégés dans l’engrenage de la finance internationale.
En outre, l'appréciation du dollar, résultant de la hausse des taux d'intérêt de la Réserve fédérale américaine, accroît le coût des remboursements de la dette. La Banque mondiale prévoit une hausse de 10% du service de la dette l'année prochaine.
Seule issue: l'effacement de ces dettes colossales
Plus de 60% des pays à faibles revenus sont exposés à un risque élevé de surendettement, et un quart d'entre eux ont déjà perdu l'accès aux marchés de capitaux. Certains pays en développement ont déjà fait défaut sur leur dette, comme l'Argentine, l'Équateur, le Ghana, le Liban et le Sri Lanka. Au total, dix pays ont enregistré dix-huit défauts de paiement au cours des deux dernières décennies.
Face à cette situation, il devient de plus en plus difficile pour ces pays de concilier le service de leur dette avec l'investissement dans des secteurs essentiels tels que la santé publique, l'éducation et les infrastructures.
Les pays en développement se retrouvent pris dans une spirale de surendettement qui compromet leur croissance future. Pour sortir de ce cercle infernale et leur permettre de relancer leurs économies sur de nouvelles bases, il n’est pas d’autre issue que l’effacement de ces dettes colossales.