Un marathonien nommé Hollande
Par N.TPublié le
Il court, il court depuis des mois, voire des années, d'un même souffle et obstinément, incroyablement constant dans ses positions, y compris les plus dérangeantes dans sa famille politique, déjouant tous les obstacles en gardant son cap contre vents et marées... François Hollande, ex-première secrétaire du parti socialiste, candidat donné perdant aux premiers jours de son départ quand brillait la candidature de Dominique Strauss-Khan, vient d'emprunter le chemin des présidentielles.
Consultation inédite qui marque assurément un tournant dans la démocratie française, les primaires qui en font le candidat à la magistrature suprême ont visiblement séduit les électeurs, si l'on en juge par la participation plus qu'appréciable, signe d'une authentique participation citoyenne.
Les Français n'ont certes pas encore voté pour les présidentielles et la messe n'est pas dite pour autant malgré l'enthousiasme soulevé par cette étape.
La bataille ne s'annonce pas moins très dure pour la droite française qui se voit aussi entrer en campagne dans une période de fortes turbulences, entre le ras-le-bol de l'électorat populaire laissés-pour-compte malgré les belles promesses du candidat Sarkozy en 2007, le désenchantement des classes moyennes devant la multiplication des scandales et la part belle faite aux plus riches sur le plan fiscal. Sans compter le climat général d'opposition à la précarité, aux inégalités sociales et au pouvoir de l'argent carburant des sphères spéculatives, pensées rebelles que les Indignés sèment sans en avoir l'air dans les esprits de New York à Francfort, en passant par Rome, Madrid, Paris...
La cote de popularité de Nicolas Sarkozy, "candidat naturel" de la majorité, s'effrite ainsi au fil des sondages face à ce mouvement de contestation aux nombreuses dimensions. La droite française tremble désormais à l'idée de se voir obligée de proposer un coureur à bout de souffle face au marathonien nommé Hollande.