Non, Marseille n’appartient pas à Mme Le Pen
Par N.TPublié le
L’actualité politique a fait la part belle à l’université du FN à Marseille, occultant l’expression du mouvement citoyen qui se prépare à faire barrage à l’extrême droite dans la ville
« Marseille porte du pouvoir ! », « Le FN a le vent en poupe ! » « Marie Le pen en habit de président ! », que n’a-t-on pas lu et surtout entendu le week-end dernier comme expressions laissant supposer que le parti d’extrême droite prenait son élan dans la cité phocéenne, qu’il savourait d’être là dans son milieu naturel à l’occasion de son université d’été.
Les milliers de personnes qui ont défilé à l’appel du collectif contre l’extrême droite regroupant une quarantaine d’associations, en présence des militants du PCF, du NPA et des syndicalistes de la CGT, n’ont eu droit en revanche qu’à quelques entrefilets, au mieux à une reprise de la dépêche AFP annonçant le défilé et à quelques images furtives sur les chaînes d’information continue.
A l’évidence, la grande majorité des médias a fait le choix d’une lecture superficielle de la situation politique locale. Pauvres et exclus et qui plus est dans une ville réputée pour des règlements de compte sanglants, on votera forcément à droite. Le raccourci est très commode, mais il est à mille lieux de la réalité.
Au plus fort de son audience, le FN n’a jamais dépassé la barre des 25% dans la cité phocéenne. La tendance est d’ailleurs confirmée par un sondage paru dans Le Journal du Dimanche du 8 septembre. Nombre de commentateurs n’ont pas vu, ou ne veulent pas voir, que l’opposition à l’extrême droite est désormais booster par un mouvement citoyen qui a justement pris racine dans le terreau de pauvreté et d’insécurité qui ronge la cité phocéenne et qui refuse la fatalité. La médiatisation à outrance de l’enthousiasme Lepeniste sert tout au plus les calculs politiciens au plan local. Marseille, ville rebelle, ne se soumettra jamais au FN.