Montpellier : quatre cérémonies et beaucoup de réactions en hommage aux victimes du tueur de Toulouse
Par nicolas éthèvePublié le
Suite à la tuerie perpétrée ce lundi à Toulouse (Midi-Pyrénées) dans l'établissement scolaire juif Ozar Hatorah, les réactions affluent de toutes parts en France et à l'international.
Comme à Montpellier, en Languedoc-Roussillon, où la Ville de Montpellier dirigée par Hélène Mandroux a décidé d'inviter « l'ensemble des élus de toutes les collectivités et toutes les personnes affligées par ce drame à s'associer à une cérémonie de recueillement à la mémoire des victimes », ce mardi, à 11h30, sur le parvis de l'hôtel de Ville, place Georges-Frêche.
« Ce rassemblement sera suivi d'une minute de silence » à la mémoire de ces « quatre personnes, dont trois enfants » qui « ont perdu la vie ce matin dans des conditions effroyables », indique également le communiqué du maire de Montpellier et de son conseil municipal. Initialement prévu à 11h, cette cérémonie a été repoussée de 30 minutes « à la demande des autorités et afin de témoigner notre solidarité » à cette même heure devant l'école attenante à la Maison de Tibériade, rue Edouard Villalonga, a expliqué Hélène Mandroux, sur son profil Facebook.
Fanny Dombre Coste : « Nous devons répondre par l'unité nationale »
Candidate du Parti Socialiste aux législatives sur la 3ème circonscription de l'Hérault, Fanny Dombre-Coste en sera. Comme elle s'est rendue, aujourd'hui, à l'hommage aux victimes donné à 19h30, à la Grande Synagogue Ben Zakaï de Montpellier. Mais dans le cadre d'une campagne suspendue durant 24h « à l'instar de François Hollande », le candidat du PS à l'élection présidentielle : « Cette décision est une manière d’honorer la mémoire des victimes et de témoigner ma solidarité à leurs proches, explique Fanny Dombre Coste dans son communiqué diffusé suite à celui de la Ville de Montpellier. Face à un drame aussi barbare et ignoble, nous devons répondre par l’unité nationale. Dans notre République, le racisme, l’antisémitisme et la xénophobie n’ont pas leur place ; il nous appartient de les combattre avec détermination, force et vigueur. Banaliser ou tolérer les discriminations contribue à les laisser prospérer et donc à ébranler le socle républicain et humaniste sur lequel s’est bâti notre pays. »
Jean-Pierre Moure : « le crime est effroyable, car il s'attaque à nos enfants »
Dans la foulée, Jean-Pierre Moure, le président de Montpellier agglomération a lui aussi indiqué par voie de communiqué de presse qu'il organiserait une minute de silence devant l'hôtel d'agglomération, situé place Zeus, mais cette fois-ci à 17h45.
« C'est l'ensemble de notre communauté nationale que l'ignoble tuerie de ce matin, au collège Ozar Hatorah de Toulouse, a violemment heurtée et meurtrie », y souligne d'emblée le président de Montpellier Agglomération : « Le crime est effroyable, car il s’attaque à nos enfants ; il interroge notre solidarité nationale, car cette atteinte est une fois de plus perpétrée à l’encontre d’une communauté confessionnelle. Si le rapprochement était avéré, c’est un nouveau symbole de notre République, celui de l’école après celui de l’armée, et une nouvelle confession qui seraient visés par le tueur. Il faut observer la plus grande prudence et la plus grande pudeur face à un tel drame et vis-à-vis de ceux qu’il a endeuillés. Mes premières pensées vont aux familles des victimes, à leurs proches, à leurs camarades de classe, aux collègues de ce professeur et à leur communauté.
La douleur est vive et renforce mon inquiétude face au délitement des fondamentaux de notre République et de notre solidarité nationale. Cet acte inqualifiable doit nous rappeler aux vertus essentielles de notre cohésion et à la nécessité de s’ériger contre les tentations individualistes ou communautaires. Aucune des difficultés économiques comme sociales, ni même cette période de débats d’idées et de positionnements électoraux, ne saurait justifier une banalisation de la stigmatisation et une pratique de l’antagonisme propres à écarteler davantage notre société nationale, sans prendre le risque, même involontaire, de trouver un écho dramatique pour l’ensemble de notre pays. L’heure est au recueillement, à la retenue et à la compassion. Il l’est également à la vigilance. »
Charles Khoury : « voilà le danger du concept du référendum proposé par le FN ! »
Candidat aux législatives sur la 1ère circonscription de l'Hérault sous l'étiquette DVG, après ne pas avoir été retenu par le PS, Charles Khoury a également diffusé un communiqué de presse. Dans ce dernier, il s'inquiète aussi des dérives sécuritaires à venir, surtout en ces temps de campagne électorale : « Suite au drame de Toulouse, le débat sur la peine de mort va s'inviter sur la scène politique. La semaine dernière lors du passage de marine Le Pen dans l’Hérault, nous avons lancé une opération : 500 parrainages citoyens contre la "Pen" de mort. Nous avons récolté plus de 1500 parrainages, si cela devait se faire demain, nous n'aurions eu aucune signature ! Voilà le danger du concept du référendum proposé par le FN ! »
Contacté par Médiaterranée, Charles Khoury a indiqué qu'il ne se rendrait à aucun des deux rassemblements organisés devant la mairie et l'hôtel d'agglomération. Parce qu'il est convaincu que « le deuil ne se partage pas comme ça ». Ce qui ne l'empêchera pas d'avoir une pensée pour tous ceux qui depuis une semaine ont perdu leur vie dans ces terribles circonstances.
Du côté de l'hôtel de Région, cette pensée sera matérialisée par un rassemblement des élus et des agents de la collectivité qui se tiendra à 11h sur le parvis du bâtiment d'Antigone. Laconique, cette information transmise ce mardi matin par communiqué de presse n'est alourdie d'aucun commentaire sur les effroyables « évènements survenus hier à Toulouse ».
N.E
Lire aussi : Un jeune homme se réclamant d’Al-Qaida serait l’auteur des crimes commis à Montauban et à Toulouse