Médias : Ménard s’indigne d’une "laisse" de Midi Libre dont il use et abuse avec Boulevard Voltaire
Par nicolas éthèvePublié le
Midi Libre a répondu dans ses colonnes à l’affiche diffamatoire de Robert Ménard qui accuse le quotidien régional d’être tenu en "laisse". Le maire de Béziers a pour sa part donné une interview sur Boulevard Voltaire, site prétendu d’informations générales qu’il a lui-même fondé et alimente personnellement en contenus sans, bien sûr, rappeler ce fait à ses auditeurs…"Laisse", vous avez dit "laisse" ? Médiaterranée fait le point…
"Béziers : Ménard calomnie la rédaction de Midi Libre". C’est le titre de l’article publié aujourd’hui dans ses colonnes web suite à la campagne d’affichage montrant en pleine féria de Béziers un doberman tenant dans sa bouche ce titre de PQR avec cette titraille sauvage disséquée par Télérama : "Tous les jours, l’info en laisse", "A qui appartient Midi Libre ? A J-M Baylet, ministre des Collectivités territoriales."
Médiaterranée souligne ici une information complémentaire et oh combien importante dans l’affaire de cette énième saillie perpétrée contre Midi Libre, la France et le monde en général, par Robert Ménard, celui qui fut un temps président de Reporters Sans Frontières, avant de surfer sur la vague populiste de l’extrême-droite notamment sur les ondes de RMC, puis de se faire élire comme maire de la Ville de Béziers après avoir honni les journalistes en jurant que lui ne faisait pas de la politique, comme si la politique et le journalisme ne pouvaient pas revêtir un sens noble avec un grand P...
Alerte Ménard
Attention, c’est le comble de l’ironie désormais avec Robert Ménard : dans le cadre de la polémique qu’il a à nouveau suscité contre Midi Libre, le maire de Béziers a été interviewé par le site politiquement orienté Boulevard Voltaire qu’il a lui-même fondé en 2012 avec Dominique Jamet, également à la "droite de la droite", comme aime à se qualifier son partenaire devenu premier magistrat de la commune biterroise avec le soutien du FN, bref, pour continuer à s’amuser avec les formules, dans le populisme de la mouvance extrême-droitisante qui part, en mode toujours plus intensif, de gauche à droite sur l'ensemble de l'échiquier politique français…
La preuve de ce comble de l'ironie dans ce tweet distillé toute honte bue par Robert Ménard sur le réseau social du gazouilli avec, dans le lien, la fameuse interview glosante contre les rapports entre médias et politiques, sous des airs de très (et beaucoup trop) blanche colombe, pour ne pas dire faux chevalier blanc :
Mon entretien sur @BVoltaire #Béziers @Midilibre #InfoEnLaisse https://t.co/1IioajwX3P
— Robert Ménard (@RobertMenardFR) 18 août 2016
Voici encore ici la fameuse interview où bien sûr Robert Ménard bave sur Midi Libre et la presse française, mais ne dit mot sur le simple fait que son intervieweuse travaille dans un "média" qu’il a lui-même fondé et donc dirigé et qu’il continue à alimenter en contenus, comme le montre cette fiche d’"auteur" nominativement estampillée "Ménard" dans son URL internet (http://www.bvoltaire.fr/auteur/robertmenard), avec à la Une, fiche à ranger dans les archives, ce simple titre associé de son lien avec sa fameuse bande son ménardienne : "Le Midi Libre, journal d'une région bananière" :
En terme de bananes et de République bannanière, on ne peut pas faire beaucoup mieux, mais on peut craindre le pire... Pour rappel, la Sojomil (la Société des journalistes de Midi Libre) a publié ce communiqué, suite à l’affiche cinglante de Robert Ménard postée à moindre frais (quelque 190 euros, se gargarise l'édile) sur les colonnes Morris de la Ville, là où des campagnes publicitaires d’autres organismes auraient sans doute pu infiniment mieux rentabiliser les impôts des contribuables biterrois :
La réponse de la Société des journalistes de Midi Libre aux affiches du maire de #Béziers qui dénigrent notre titre pic.twitter.com/TEwnmCN8JL
— FRANÇOIS BARRERE (@FB_Midilibre) 16 août 2016
Et le Club de la Presse de Montpellier (Languedoc-Roussillon) s’était pour sa part fendu de ce communiqué auquel Médiaterranée ne peut que souscrire !
Condamnation des attaques de Robert Ménard contre la presse locale
"Le Club de la presse Languedoc-Roussillon aurait préféré ne pas avoir, une fois encore, à réagir aux agissements indignes de Robert Ménard. Toutefois, face aux attaques répétées du maire de Béziers contre notre profession, nous tenons à rappeler que la liberté de la presse est inscrite dans la Constitution française. Les journalistes sont seuls juges des propos et des faits qu’ils choisissent de retranscrire et n’ont aucune obligation de rapporter des paroles qui leur sembleraient haineuses ou plus simplement, en l'espèce, sans intérêt informatif, comme ce fut le cas après les différents rassemblements ayant eu lieu partout en France après les odieux attentats perpétrés à Nice. C'est pour cette raison que le maire de Béziers aurait mis en place une campagne d'affichage mettant en cause l'honnêteté professionnelle des journalistes de Midi Libre. Ce n'est pas la première fois que l'ancien secrétaire de Reporters sans frontières utilise l'argent des contribuables biterrois aux fins de servir son image, et non ses administrés. Nous condamnons la campagne de dénigrement lancée par Monsieur Ménard à l'encontre de nos confrères et consœurs journalistes de Midi Libre, qui méritent le respect pour leur travail quotidien."