"Nuit gravement au salut": une soirée de théâtre mémorable
Par MAMIER PierrePublié le
Au Centre Culturel Léo Malet de Mireval, une bonne soirée théâtre (ou musique, ou autre…) peut commencer par un petit arrêt au « Food Truck »- osons traduire : un camion où l’on peut trouver de la petite restauration !- où petits pains fourrés à l’indienne, soupe, tartes, café et boissons, sympathiquement servis, peuvent satisfaire un public parti tôt car venu de loin. Et puis, contrairement à l’Irlande, où l’on peut manger dans un petit théâtre, on peut déguster son repas dans le hall du CCLM, ce qui peut favoriser le contact, autre avantage de l’endroit.
Mises en bouche
Et puis apparaissent les reines de l’accueil, Elodie, Céline et Nadera, que les comédiens, après la pièce n’ont pas manqué de saluer pour leur professionnalisme chaleureux, qui fait de cette « petite » salle, une grande étape sur le parcours des troupes extérieures et parisiennes, en l’occurrence.
Du coup, comment s’étonner que la salle de spectacle, ce vendredi soir 17 novembre, se soit retrouvée pleine à craquer, d’un public friand de théâtre, mais sans doute aussi des conditions de représentation ?
Un petit mot d’accueil d’Elodie et nous partons pour le restaurant. Un établissement chic, assurément. C’est que les projecteurs, se focalisent sur une table, occupée par un éditeur en renom et une romancière, en passe (pas de mauvais jeu de mots surtout !) de voir éditer son prochain roman ("L’énergie du désespoir", tiens, tiens !) grâce à ce monsieur. Donc, de quoi parler pendant le repas, sinon de sortie du livre et de… ses conditions de publication ?
Mais quoi choisir dans le menu, apporté par un garçon haut en couleurs, distingué à l’extrême dans ses gestes et commentaires oraux ? Les escargots de Bourgogne, la salade de gésiers et les vins occupent alors entre temps une place non négligeable avec tout ce qu’il faut d’humour-déjà !-, de sous-entendus et de mots à double sens, qui soulèvent aussitôt les rires.
Un livre, une histoire, une pièce
Mais alors, ce livre ? Il va être le centre d’un long duel à fleurets mouchetés, qui va aller crescendo, dans ce dialogue « musical » jusqu’au final, « doloroso » et « forte subito », peut-être en accord avec le formidable envoi par le garçon du restaurant, véritable baryton d’opéra, de ce chant en italien. La morale, donnée par ce garçon est plutôt sombre, pendant que la « chute » de l’histoire, amène tout un chacun à réfléchir sur des faits d’actualité aujourd’hui, alors que cette pièce, prémonitoire, a été écrite en 2004 d’après un roman de Henri-Frédéric Blanc (Actes Sud) paru en…1993 !
Ludovic Laroche, « Victor », l’éditeur de la pièce, adaptateur et metteur en scène, n’oublie pas après la pièce de présenter ses partenaires, comme lui, convaincants, Stéphanie Bassibey et Pierre-Michel Dudan (un ien de parenté avec le chanteur des années 50 Pierre Dudan ?), de saluer le public, l’équipe technique et d’accueil, avant de rendre hommage au grand Robert Hirsch et d’annoncer la pièce à Paris, au théâtre de la Huchette, du 15 décembre au 7 janvier. Le retour des acteurs auprès du public dans le hall est aussi à saluer.