Exclusif : le Département de l'Hérault reste à gauche, selon un sondage Ipsos/Sofres commandé mais non diffusé. (Jerem Brado/Facebook)

Départementales 2015 : interviews croisées de Saurel et Bourgi à Montpellier

Un an après les municipales remportées haut la main à Montpellier par Philippe Saurel et son équipe de francs-tireurs estampillée DVG, les élections départementales font figure de match retour entre les ''Sauréliens'' et les socialistes montpelliérains dans la future ex-capitale régionale du Languedoc-Roussillon.

Alors que selon nos informations exclusives, un sondage Ipsos/Sofres commandé et finalisé hier soir, mais non-diffusé, indique que « l'Hérault reste à gauche » en dépit d'une participation estimée à 39,76 %*, Médiaterranée vous propose ces entretiens croisés et à distance avec Philippe Saurel, également président de Montpellier Méditerranée Métropole, et Hussein Bourgi, premier secrétaire de la fédération PS de l'Hérault. Ils ont tout deux répondu aujourd'hui à ces deux questions pour Médiaterranée :

A quelques heures du premier tour du scrutin des élections départementales qui se déroulera ce dimanche 22 mars, comment sentez-vous les choses, comment les voyez-vous pour Montpellier ?

Philippe Saurel : « Je pense que les candidats de la majorité municipale sont bien placés sur les 5 cantons de Montpellier. Ils ont tout nos soutiens, à nos 3 meetings organisés mercredi et jeudi, il y avait en moyenne entre 300 et 400 personnes à chacune de ces très belles soirées électorales... Je pense que les électeurs ont compris l'utilité que la Ville de Montpellier et sa Métropole soient bien représentées au Département de l'Hérault ».

Hussein Bourgi : « Je suis serein ! Avec la satisfaction du travail accompli par nos candidats et nos militants. Avec un seul regret : avoir eu l'impression de faire campagne contre des adversaires invisibles. En effet la droite a fait une campagne minimaliste et souvent hors sujet. Quant au Front National, on a découvert le visage de leurs candidats sur les panneaux d'affichage seulement il y a une semaine. Donc je constate que seuls nos candidats sont ancrés dans les territoires sur lesquels ils se présentent ; ils sont les seuls à connaître les enjeux de leur canton et les attentes de la population. Il me semble qu'ils sont les plus qualifiés et opérationnels pour se mettre au travail dés le lendemain de leur élection comme conseillers départementaux ».

En cas de victoire, quels seront les rapports du Département avec la Ville de Montpellier et sa Métropole ?

Philippe Saurel : « Je vous disais que les électeurs ont compris l'utilité que la Ville de Montpellier et sa Métropole soient bien représentées au Département de l'Hérault. C'est bien entendu avec, dans l'idée, l'envie qu'il y ait un esprit de concorde, un contrat moral, dans lequel le respect soit la pierre angulaire entre le Département, la Ville de Montpellier et la Métropole. Parce que nous ne voulons pas que la Métropole annexe les territoires, ce n'est pas notre façon de faire, mais nous ne voulons pas non plus que le Département de l'Hérault ignore la Métropole, parce que les Montpelliérains et les habitants de la Métropole sont aussi des héraultais. Donc il nous faut trouver une bonne intelligence et si nous sommes représentés correctement à l'assemblée départementale, nous aurons d'autant plus de facilité à établir ce contrat. Si ce n'était pas le cas, il faudrait aussi que nous parvenions à cet équilibre. C'est plus compliqué quand on n'est pas représentés politiquement, parce que tout dépend ensuite de la noblesse d'esprit des personnes que l'on peut avoir en face. »

Hussein Bourgi : « Des rapports constructifs et responsables car il ne faut pas perdre de vue que les élus, quelles que soient leur collectivité et leur étiquette politique, sont au service de la population. Nos candidats se présentent pour servir l'intérêt général, accompagner la réalisation de projets structurants et surtout être à l'écoute des habitants. Ils ne se présentent pas pour se livrer à des jeux de rôle factices et fictifs, ni pour alimenter des conflits stériles qui finissent par lasser les citoyens et alimenter le divorce entre les électeurs et les élus. Mais je ne doute pas que les élus de toutes les communes de la Métropole sont animés par cet état d'esprit qui est le nôtre. Je suis même certain que nous pourrons établir ensemble des rapports empreints de responsabilité, de sérénité et pourquoi pas de cordialité ?  En tout cas les candidats socialistes qui se présentent aux élections départementales dans l'Hérault y sont disposés ».

N.E

(*). Selon nos informations, au rang des autres enseignements de ce sondage, une vingtaine de départements conduits par le PS basculent à droite. Et le FN arrive à 35,94% des suffrages exprimés dans le département héraultais à l'issue du premier tour. Malgré ce très haut score, aucun binôme FN ne passe au second tour dans l'Hérault, y compris sur Béziers, selon ce sondage Ipsos/Sofres. Mais ce n'est qu'un sondage...