Syrie : les forces de l’ordre tirent à balles réelles sur des manifestants
Par yazPublié le
Le vent de la révolte souffle aussi en Syrie, où des milliers de manifestants rassemblés dans la ville de Deraa dans le sud du pays ont essuyé des tirs de balles réelles et de gaz lacrymogènes, faisant un mort et une centaine de blessés, selon des sources concordantes, dont la chaîne El Jazeera.
Des individus en civils se sont joints aux forces de l’ordre, n’hésitant pas à tirer sur les manifestants, rapportent des militants des droits de l’Homme, cités par des correspondants de presse.
Dans cette même ville de Deraa, une manifestation a été durement réprimée vendredi dernier, faisant quatre morts et des centaines de blessés.
Deraa semble devenir le siège de la contestation qui monte en puissance sous le régime Bachar El-Assad. Les manifestants ont incendié le siège du parti Baas au pouvoir, le palais de justice et les succursales de deux compagnies de téléphone portable, dont l’une appartient à Rami Makhlouf, cousin du président, Bachar El-Assad.
Les manifestants se rassemblent sous les mêmes mots d’ordre que dans les autres pays arabes : démocratie, pluralisme, lutte contre la corruption et justice sociale. Les réseaux sociaux jouent là également le rôle de catalyseur du mouvement, tout autant que la diffusion d’images recueillies à l’aide de téléphones portables et mises en suite en circulation sur la toile.
L'agence de presse officielle syrienne Sana attribue ces faits à des « agents infiltrés » avec pour objectif de provoquer des émeutes. Le ministère syrien de l'Intérieur a annoncé la mise en place d'une commission d'enquête.
Une loi « d'urgence » est en vigueur en Syrie depuis 1963, qui donne aux forces de l’ordre toute latitude pour réprimer sauvagement.