Paris frappée au cœur à trois jours du premier tour des présidentielles
Par N.TPublié le
La capitale française a été frappée au cœur jeudi 20 avril, au moment même où les 11 candidats à l’élection présidentielle exposaient leurs projets respectifs sur la chaine publique de TV France 2.
L’attentat a eu lieu sur les Champs-Elysées vers 21 heure. Un policier de 37 ans est mort, un autre grièvement blessé. L’assaillant a été abattu. L’Etat islamique a revendiqué cette attaque express dans la soirée de jeudi. Un conseil de défense s’est tenu en urgence à l’Elysée, vendredi 21 avril au matin.
L’assaillant a surgi d’une Audi grise, venue s’arrêter en double file à proximité d’un fourgon de police. Il a dégainé un fusil d'assaut Kalachnikov et a fait feu sur les agents de l’ordre.
« Il s’est approché du véhicule de police et il a fait feu sur l’avant. Le conducteur a été tué d’une balle dans la tête et le passager avant a aussi été touché au fessier d’une balle qui est remontée vers la cage thoracique », explique Yvan Assioma, secrétaire régional du syndicat Alliance Paris, cité par le journal Le Monde.
Les autres membres de l’équipage du fourgon ont aussitôt riposté, atteignant l’assaillant qui prenait la fuite en tirant sur d’autres policiers.
Une touriste allemande a été blessée au talon dans les échanges de tirs, touchée par un éclat de balle.
Le parquet anti-terroriste s’est saisi de l’affaire. Une enquête en flagrance a été ouverte, confiée à la section antiterroriste (SAT) de la Brigade criminelle de la préfecture de police de Paris ainsi qu’à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI).
« Rien ne doit entraver ce moment démocratique » de la présidentielle, a déclaré le premier ministre, Bernard Cazeneuve, à l’issue du conseil de défense, vendredi matin.
« Il nous appartient de ne pas céder à la peur, à l’intimidation, à la manipulation qui feraient le jeu des ennemis de la République », a-t-il ajouté.
Quelque 50 000 policiers et gendarmes seront mobilisés pour sécuriser l’élection présidentielle, en plus des 7 000 militaires déployés dans le cadre de l’opération Sentinelle, des unités spécialisées d’intervention « placées en état d’alerte » et des services de renseignement.
L'assaillant connu des services de police...
Le terroriste abattu serait Karim Cheurfi, un homme de 39 ans, originaire de Livry-Gargan. Un homme déjà poursuivi pour des faits de violences sur des policiers, en 2001, et entré début 2017 dans le radar de l’antiterrorisme.
En 2001, à peine âgé de 23 ans, il avait tiré plusieurs coups de feu sur un gardien de la paix et son frère à l’issue d’une course-poursuite, après avoir eu un accrochage avec les deux hommes au volant d’une voiture volée en région parisienne.
Karim Cheurfi ne faisait pas l’objet d’une fiche « S ». Il était toutefois sous le coup d’une enquête antiterroriste pour avoir proféré des menaces de mort à l’encontre des forces de l’ordre, selon l’agence Reuters.
Il avait été placé en février dernier en garde à vue et interrogé à Meaux (Seine-et-Marne) avant d’être remis en liberté faute d’éléments probants.
Trois membres de son entourage familial ont été interpellés et placés en garde à vue vendredi, dans le cadre d’une procédure classique, a-t-on indiqué.