L'Autriche a instauré ce lundi, pour 10 jours minimum, un quatrième confinement national depuis l’apparition du COVID-19 (Photo : DR)

Vaccinés ou pas ils seront tous confinés

L'Autriche a instauré ce lundi, pour 10 jours minimum, un quatrième confinement national depuis l’apparition du COVID-19. Vienne devient ainsi le premier pays d'Europe occidentale à réimposer cette mesure drastique face à la recrudescence des infections au coronavirus.

Le nouveau confinement est similaire aux précédents, néanmoins c'est le premier introduit depuis que les vaccins sont largement disponibles. La plupart des lieux de rassemblement, tels que les restaurants, les cafés, les bars, les théâtres, les magasins "non essentiels" et les salons de coiffure, ne pourront pas ouvrir leurs portes pendant minimum 10 jours, extensible jusqu’à 20, indique le gouvernement.
Les personnes peuvent quitter leur domicile pour un nombre limité de raisons, comme se rendre au travail ou acheter des produits de première nécessité. Les promenades sont autorisées, sans limite de temps ou de distance. Les lieux de travail et les écoles resteront ouverts, mais le gouvernement a demandé aux parents de garder leurs enfants à la maison si possible.
Les marchés de Noël qui attirent beaucoup de touristes et dont l'ouverture venait à peine de commencer, doivent également fermer sauf pour les remontées mécaniques encore accessibles aux personnes vaccinées. Les hôtels fermeront toutefois leurs portes aux touristes qui n'y séjournaient pas encore au début du confinement.

"C'est une situation où nous devons réagir maintenant", a déclaré le ministre de la Santé Wolfgang Mueckstein à la télévision ORF dimanche soir. "Un confinement, une méthode relativement dure, un coup de massue sont la seule option pour réduire le nombre (d'infections) ici". A-t-il poursuivi.


Le gouvernement conservateur avait déjà imposé un confinement aux personnes non vaccinées la semaine dernière, cela n’a cependant pas arrêté l’augmentation des infections quotidiennes qui ont dépassé de loin le pic atteint il y a un an, créant un manque de lits en soins intensifs dans les hôpitaux du pays.

À noter que vendredi, le gouvernement a annoncé qu'il rendrait obligatoire la vaccination à partir du 1er février, une mesure que peu de pays ont prise.
 

Une mesure qui ne passe pas

Cette décision intervient alors que des milliers de manifestants se sont rassemblés dans des villes d'Europe au cours du week-end pour protester contre les dirigeants qui cherchent à renforcer les restrictions relatives au COVID-19 afin d'endiguer la dernière vague d'infections.
Cependant, des dizaines de milliers de manifestants ont défilé dans Vienne au cours du week-end avec des torches enflammées et des banderoles disant "Mon corps, mon choix", tandis que d'autres ont brûlé des masques.

Les manifestants ont lancé des feux d'artifice et des bouteilles tandis que la police a utilisé des gaz poivrés. Plusieurs personnes ont été arrêtées, mais la police n'a pas précisé leur nombre.


Vague de protestation en Europe

Ces actions en Autriche font écho à d’autres images de protestation partout en Europe où les gouvernements sont confrontés à un délicat exercice d'équilibre entre la tentative de contenir la maladie et le maintien d'une reprise économique encore fragile.
Aux Pays-Bas, des émeutes ont éclaté pour la troisième nuit consécutive dimanche soir dans plusieurs villes, dont Leeuwarden et Groningen dans le nord, la ville d'Enschede dans l'est et Tilburg dans le sud. Deux matchs de football de la ligue professionnelle du pays ont dû être interrompus samedi après que des supporters ont pénétré dans les stades, tandis que la police de La Haye a déclaré que cinq agents avaient été blessés alors qu'ils tentaient d'arrêter des jeunes  émeutiers qui avaient allumé au moins deux feux et lancé des feux d'artifice. Les scènes les plus violentes ont eu lieu vendredi soir à Rotterdam où la police a affronté des bandes de jeunes en colère. Ils ont allumé des feux et jeté des pierres, ce qui a donné lieu à 51 arrestations.
En Belgique, des dizaines de milliers de personnes ont défilé dimanche à Bruxelles pour protester contre les restrictions renforcées sur le COVID-19 pour contrer le dernier pic de cas de coronavirus. Après un rassemblement qui a amassé un peu plus de 35 000 personnes, selon les estimations de la police, la manifestation a dégénéré en violences. Plusieurs centaines de personnes ont commencé à casser des voitures et à mettre le feu à des poubelles, tandis que la police répondait par des gaz lacrymogènes et des canons à eau. Trois fonctionnaires de police et un manifestant ont été blessés lors des affrontements. En outre, 42 manifestants ont été placés en détention et deux ont été arrêtés et inculpés dans les violences qui ont suivi la marche, a indiqué la police.
Des milliers de personnes se sont également rassemblées à Zurich pour protester contre l'idée d'un certificat COVID suisse, qui pourrait devenir obligatoire pour entrer dans certains lieux publics. Contrairement aux protestations précédentes dans la capitale bernoise, les manifestations du week-end se sont déroulées de manière pacifique.