France : Sarkozy fait de l’ombre à l’UMP et donne du grain à moudre au FN à propos de l’Europe
Par N.TPublié le
L’ex-président français Nicolas Sarkozy s’est fendu d’une longue tribune sur l’Europe dans le magazine de droite Le Point à quelques jours du scrutin pour le renouvellement du parlement de l’UE. Il prône un forcement du leadership Franco-allemand, une Europe à deux vitesses et un durcissement de l’espace Schengen.
Nicolas Sarkozy qui s’est exprimé le lendemain du meeting de campagne de sa famille politique a semé le trouble. Le couple Fillon/Copé a durement encaissé ce coup inattendu, magré les apparences, la pilule est amère.
« C'est une tribune excellente, bienvenue dans une campagne difficile où, chacun le voit, les partis politiques, en particulier les grands partis, peinent à convaincre les électeurs d'aller voter », a déclaré jeudi matin sur i>Télé l'ancien chef du gouvernement François Fillon, un brin hypocrite.
« C'est une tribune qui, par ailleurs, est pour l'essentiel parfaitement conforme aux orientations qui sont celles de l'UMP, aux idées que je défends moi-même depuis des semaines et des semaines", a-t-il poursuivi.
Le président de l’UMP, Jean-François Copé, a jugé la tribune « remarquable », estimant que l’intervention de l’ancien chef d’Etat ne pouvait être que « positive ».
« Avec le temps qui a passé, l'expérience est arrivée (...), je me suis progressivement ouvert aux réalités du monde et j'ai compris l'importance de l'appartenance au continent européen », a écrit l'ancien président.
Selon lui, « vouloir la destruction de l'Europe, c'est mettre en péril la paix sur le continent européen ».
« Je le dis aux dirigeants français comme allemands : le leadership n'est pas un droit, c'est un devoir. (…) Pour des raisons historiques et politiques, l'Allemagne, comme la France ne peuvent exercer seules ce leadership. (...) Qu'un des partenaires défaille et c'est tout l'équilibre qui est mis à bas », a-t-il poursuivi.
« Ayons la franchise de dire que le mythe d'une Europe unique a volé en éclats depuis l'adoption de l'euro par 18 pays sur 28. Il n'y a pas une Europe mais deux », a enfin argumenté Sarkozy, défendant le principe d’une Europe à deux vitesse avec la « création d'une grande zone économique franco-allemande cohérente et stable au cœur de la zone euro ».
L’ancien président s’est exprimé sans surprise en faveur d’une Europe forteresse, et plus que jamais. Suspendre « Schengen 1 et le remplacer par Schengen 2 auquel les pays membres ne pourraient adhérer qu'après avoir préalablement adopté une même politique d'immigration », a-t-il proposé, à un moment où les cadavres de migrants échouent sans arrêt sur les côtes italiennes.
Du grain à moudre pour le Front National, dont la présidente qui a en ce moment les faveurs des médias, a aussitôt qualifié l’Europe de « passoire de plus en plus trouée ».