La droite caracole en tête, le PS trébuche, le reste de la gauche résiste et le FN fait une percée historique... (DR)

Départementales 2015 en France : marée bleue (droite) sur l’Hexagone, et forte poussée du Front national (FN)...

Les résultats du premier tour des départementales confirment plus ou moins les prévisions des sondages. L’UMP est ses alliés arrivent largement en tête dans plus de 800 cantons sur 2000 et sont ballotage dans plus de 1200 autres. Le Front National obtient un score historique dans une élection locale. Il est en tête dans plus de 350 cantons et se maintient en ballotage dans la moitié d’entre eux.

Cerise sur le gâteau du FN : 8 de ses candidats sont élus dès le premier tour, alors que le parti n’en avait que deux. Ceci étant, la victoire éclatante de l’extrême droite régulièrement annoncée par les médias n’a pas eu lieu. « Le FN n’est pas le premier parti en France ! », a martelé Manuel Valls dimanche, à l’annonce des premiers résultats.

La gauche n’en sort pas mois groggy face à cette marée bleue. Elle est globalement en ballottage dans un peu plus d'un millier de cantons. Elle arrive en tête dans plus de 500 autres. Le Parti socialiste (PS) surtout, a sérieusement trébuché. Il a été éliminé dès le premier tour dans 506 cantons, soit un quart.

Notons la nouveauté de ce scrutin par binômes : les scores de chaque parti sont « éclatés » sous différentes étiquettes (union de la droite/de la gauche, divers droite/gauche). D'où un comptage en « UMP et ses alliés », « PS et ses alliés... ». Les binômes du Front national sont étiquetés uniquement FN, sachant qu'il fait cavalier seul.

C’est dans les Bouches-du-Rhône que le PS a le plus durement trinqué. Jean-Noël Guérini, président du SG sortant et fondateur de Force 13 pour couper l’herbe à ses anciens «camarades » a donné le coup de grâce au PS et ouvert un boulevard à la droite. Celle-ci se trouve désormais confrontée au FN dans un grand nombre de cantons, savourant la « chance historique » de rependre le département à la gauche.

Résultats définitifs communiqués par le ministère de l'Intérieur: sur les 98 départements concernés, les scores par formation sont les suivants: UMP-UDI-UC-MoDem : 29,4%, FN: 25,19%, PS est alliés : 21,85% (28,66% avec les divers gauche), Front de gauche : 6,81%, EELV : 2,03%Au total, le bloc de droite et le bloc de gauche ont tous deux réunis près de 36% des voix.

L’inquiétante poussée du FN dans les Bouches-du-Rhône, le Vaucluse, le Gard, le Var, le Nord et le Pas-de-Calais…

Le parti de Marine Le Pen n’est pas en reste dans les Bouches-du-Rhône. Il arrive globalement en tête avec en moyenne 32% des voix devant l’UMP-UDI (28%) et la gauche (19%). Il affiche des scores records à Châteaurenard (49,29 %), à Salon, Marseille 3.

Dans le Vaucluse, le FN arrive en tête dans la majorité des cantons, il obtient même un binôme élu dès le 1er tour.

Le FN confirme sans surprise sa position de premier parti dans le département du Gard. Il fait un bond partout, sauf à la Grand Combe où le duo communiste, comprenant l'élu sortant, l'a emporté dès le 1er tour. Le canton de Fréjus a même été enlevé dès le premier tour par la formation de Marine Le Pen.

Dans le Nord, le FN obtient 33 % sur le Nord, contre seulement 18 % pour le PS. Il est au coude à coude avec les candidats UMP-UDI (32 %).

Dans le Pas-de-Calais enfin, le FN s’enracine un peu plus, après sa victoire au premier tour des municipales à Hénin-Beaumont. Il obtient 35,75% des voix, devant la droite (17,7%) et le PS (16,59%)

A gauche, l’enjeu est désormais, et plus que jamais, de faire barrage à l’extrême droite. Le PS et l’ensemble des autres partis ont appelé sans ambiguïté à voter systématiquement en faveur de la formation qui est en duel avec le FN. Nicolas Sarkozy, s’en tient, lui, au fameux « ni, ni » ; un tour de passe-passe d’apprenti sorcier, à peine dissimulé, pour en réalité entraver le chemin à la gauche et offrir quelques biscuits à l’extrême-droite. Ce calcul diabolique qui ne fait heureusement pas l’unanimité à droite et au centre.