Silvio Berlusconi a été condamné à sept ans de prison, mais il dispose encore de nombreux recours avant de devoir exécuter sa peine. (D R)

Italie : Berlusconi condamné à sept ans de prison et à l’inéligibilité à vie

Le tribunal de Milan a condamné aujourd’hui Silvio Berlusconi à sept ans de prison dans l’affaire du “Rubygate”. L’inéligibilité à vie a également été prononcée contre lui. Mais divers recours lui laissent de la marge avant d'exécuter sa peine. 

Le tribunal a donc déclaré officiellement la culpabilité de l’ancien président du Conseil italien, accusé d’avoir entretenu des relations sexuelles tarifées avec une jeune Marocaine, Karima El Mahroug, surnommée Ruby, mineure au moment des faits. 

Les peines prononcées seront toutefois applicables uniquement quand Silvio Berlusconi aura exercé tous les recours qui sont à disposition (appel, cassation,...). 

Accusé d’abus de pouvoir et prostitution de mineure, “Il Cavaliere” a été condamné précisément pour prostitution de mineure et abus de pouvoir “sous la contrainte”, ce qui a sensiblement aggravé la peine requise par le parquet (six ans). 

S. Berlusconi avait rémunéré la jeune Ruby pour une dizaine de prestations sexuelles entre février et mai 2010. Il lui était en outre reproché d’avoir fait pression sur la préfecture de Milan pour faire libérer sa protégée, arrêtée le 27 mai 2010, suite à un vol. Il avait même prétendu alors, pour l'extraire des griffes de la police, qu'elle était une parente de Hosni Moubarak, l'ancien président égyptien.

 

Un homme d’influence

Les juges milanaises qui ont statué lors de ce procès ont également décidé de l’inéligibilité à vie du politicien italien. L’un de ses avocats, a dénoncé un "verdict complètement déconnecté de la réalité". Tandis que Il Giornale, le quotidien que possède la famille Berlusconi, a titré sur une déclaration du patron : “Je suis innocent, je résisterai à la persécution.”

S. Berlusconi, fondateur du mouvement politique Forza Italia, président du Conseil à trois reprises, est un homme d'affaires très puissant qui est, entre autres, à la tête d’un empire médiatique, et d’un club de football, le Milan AC.  

Il connaît là sa deuxième lourde condamnation en quelques mois : en mai dernier, la cour d’appel de Milan confirmait sa condamnation en première instance pour fraude fiscale dans l’affaire Mediaset (du nom de son groupe de télévisions).

Il a été condamné dans ce cas à quatre ans de prison et cinq années d’inéligibilité. Mais là encore, Silvio Berlusconi, passé maître dans l’art de ralentir la justice, dispose de recours qui lui permettent de remettre à plus tard l’exécution de sa peine, probablement même jusqu’à ce que les faits soient prescrits

Le patron du Milan AC envisagerait même d’être nommé sénateur à vie, ce qui lui accorderait une immunité permanente. Malgré sa sphère d’influence immense, ce “service” ne lui a pas encore été rendu... Jusqu’à quand ?