La rumeur de sa candidature aux législatives enfle depuis deux jours... (DR)

Dominique Sopo, le président de SOS Racisme, parachuté sur la 2ème circonscription de l'Hérault ?

Les lecteurs de Médiaterranée s'en souviennent... Sur la 2ème circonscription de l'Hérault, il y avait déjà le candidat à la candidature socialiste Felix Beppo. Il y aura peut-être, aussi, Dominique... Sopo !

La rumeur d'un « parachutage » de ce trentenaire président de SOS racisme depuis 2003 et membre de l'équipe de campagne de François Hollande, enfle en effet depuis deux jours. Certains socialistes vont même jusqu'à certifier l'authenticité de cette information.

Si l'arrivée de cet enseignant de sciences économiques et sociales du lycée Claude Monnet (Paris) se confirme, elle allongera encore un peu plus la liste des candidats à la désignation des socialistes sur cette 2ème circonscription de l'Hérault, où Eva Beccaria, Felix Beppo, Philippe Saurel et Brahim Abou (1) sont également sur les rangs...

C'est le nouvel acte d'un feuilleton politique qui ne semble jamais devoir finir dans l'Hérault. Entre luttes d'appareil - avec une fédération socialiste qui, mise sous tutelle depuis le 28 septembre 2010, ne permettra pas à ses militants locaux de choisir leurs représentants -, et ambitions municipales, d'ores et déjà déclarées - ou pas -, pour la prise de la Ville de Montpellier, centre de pouvoir en Languedoc-Roussillon.

Ce n'est heureusement pas, pour le PS, le seul enseignement qu'offre l'observation de ce scénario héraultais. Le plus significatif d'entre-eux, politiquement, c'est que le Parti socialiste n'entend plus badiner avec le cumul des mandats.

Le PS ne badine plus avec le cumul des mandats

Le revirement effectué par André Vezinhet, qui a finalement annoncé le 17 novembre (soit la veille du dépôt officiel des candidatures auprès de Solférino) qu'il ne se représenterait pas sur la 2ème circonscription (alors même qu'il en était le député socialiste sortant), le montre bien.

Extrêmement désireux de conserver son fauteuil de député, André Vézinhet s'est finalement résigné à faire marche arrière pour conserver son mandat de président du Conseil général de l'Hérault, en accord avec le vote des militants socialistes sur le cumul des mandats exprimé dans la Convention nationale du 3 juillet 2010. Comme Jean-Pierre Moure, le président de Montpellier Agglomération qui, candidat déclaré à la mairie de Montpellier pour 2014, a dû ranger ses vélléités de députation au placard.

Idem pour Jacques Bascou. Le député-maire de Narbonne (Aude) a plusieurs fois déclaré au cours de l'année écoulée, qu'il ne pourrait pas se représenter sur la 2ème circonscription de l'Aude et qu'il ne le ferait pas.

De quoi donner du grain à moudre à Jean-Paul Dupré, le député-maire de Limoux. Toujours candidat à sa succession sur la 3ème circonscription de l'Aude, l'élu du groupe socialiste a expliqué ainsi sa position, dimanche, dans le quotidien régional L'Indépendant : « si personne ne respecte la règle, il est hors de question que je me l'applique ».

Une position que partagerait également Jean-Claude Pérez, le maire de Carcassonne, député sur la 1ère circonscription de l'Aude qui, comme Jean-Paul Dupré, « se serait engagé à respecter les directives de la direction de son parti », tout en se réservant le droit « de l'appliquer, une fois [qu'il aurait] constaté qu'il n'y a pas de dérogation » à la règle, selon le site internet de L'Indépendant (2).

« Parité », « diversité » et « renouvellement »

Toujours est-il que la circulaire nationale du PS datée du 10 juin 2011, entend geler un certain nombre de circonscriptions au profit des « objectifs de parité », de « diversité » et de « renouvellement » érigés en valeurs incontournables par les militants dans la Convention nationale nationale du 3 juillet 2010, comme le montre cet extrait : « Nous le faisons en inscrivant dans nos statuts la parité intégrale dans toutes nos instances, en fixant à 50% au moins la proportion de femmes candidates aux élections législatives, mais aussi en nous donnant pour objectif 50% d’élues. Au-delà, nous créons les conditions d'assurer la diversité en notre sein, au sens le plus large du terme, c'est-à-dire visant l’accès aux responsabilités de militants issus de l’immigration, (…) d’ouvriers, d’agriculteurs, d’employés..., qui sont aujourd’hui sous-représentés parmi les cadres et les élus de notre Parti ».

Et si une partie plus ou moins grande des circonscriptions abandonnées par des élus masculins en situation de cumul était réservée à la progression de la « parité », de la « diversité » et du « renouvellement », comme le revendique un grand nombre de militants socialistes ?

Et si c'était justement le cas de la 2ème circonscription de l'Hérault ? Et si Dominique Sopo bénéficiait d'une voie royale qui lui assurait, sur cette circonscription, d'être désigné à la candidature, mise sous tutelle de la fédération de socialiste de l'Hérault oblige ? Cela ferait beaucoup de mécontents, pour le moins dans les rangs des candidats socialistes à la 2ème circonscription... Et augurerait peut-être d'une ère de parachutages inédite à Montpellier, sous l'ère de feu Georges Frêche.

Car, si la désignation des candidats de l'UMP aux législatives se prépare d'une manière bien plus discrète que celle du PS, toujours un peu plus ancré dans sa culture politique des primaires (sauf dans l'Hérault, bien sûr, et dans les Bouches-du-Rhône, dont la fédération socialiste se trouve également mise sous tutelle), le parti du Président de la République ne se privera sûrement pas de parachuter l'une de ses personnalités nationales pour tenter de remporter la Ville de Montpellier à droite.

Surtout au moment où de nombreux observateurs politiques trouvent l'opposition municipale particulièrement atone, ce qui reste assez paradoxal, vu les divisions productrices de vide qui règnent à gauche dans les murs d'une capitale régionale toujours plus convoitée...

N.E

(1). Eva Beccaria et Philippe Saurel sont adjoints au maire de Montpellier, Hélène Mandroux. La première est également élue au Conseil d'agglomération (présidé par Jean-Pierre Moure), comme le second, qui est aussi conseiller général de l'Hérault sur le 3ème canton. Quant à lui, Brahim Abou est également conseiller municipal et conseiller d'agglomération. Ancien directeur de cabinet d'Hélène Mandroux, Felix Beppo est pour sa part adjoint au maire socialiste du 18ème arrondissement auprès de Daniel Vaillant. Un mandat auquel il a promis de renoncer immédiatement, s'il est désigné candidat aux législatives. Cette désignation à la candidature, Charles Khoury, également ancien directeur de cabinet d'Hélène Mandroux, la souhaite lui aussi ardemment. Sa candidature adressée par lettre avec accusé de réception n'avait pas été enregistrée, à sa connaissance, jusqu'à ce que le Midi Libre de ce jeudi 24 novembre l'en informe du contraire.
(2). www.lindependant.fr/2011/11/20/cumul-des-mandats-l-engagement-de-perez-…