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Syrie : nouvelles tueries durant un énième «vendredi de la colère»

Le drame se répète tous les vendredis. Les manifestants se rassemblent en général à la fin de la prière pour exprimer pacifiquement leur opposition au régime et sont aussitôt la cible de tirs à vue des policiers, soldats et autres nervis du régime de Bachar Al-assad.

Au moins onze manifestants ont été tués dans le pays, cinq à Kessoua, trois à Damas et trois à Homs (centre), rapportent les correspondants de presse en relation avec les militants des droits de l’homme.

Selon l’un d’eux, à Kessaoua, près de Damas, les manifestants ont défilé quelques minutes en partant de la mosquée, avant d’être la cible de tireurs.

Comme tous les vendredis, des milliers de Syriens ont défilé dans les rues à l'issue de la prière musulmane hebdomadaire à travers tout le pays.

«Plus de 30 000 personnes ont manifesté à Deir Ezzor» dans l'est, «10 000 personnes environ ont défilé dans la région d'Idleb [dans le nord-ouest] et des milliers d'autres ailleurs dans le pays», selon le président de l'Observatoire syrien des droits de l'homme, Rami Abdel Rahmane, qui évoque également plusieurs arrestations, rapporte l’AFP.

L’Union Européenne tente de se faire entendre, mais en vain. Bachar Al-Assad reste sourd à toutes les condamnations et mises en garde.

«En faisant le choix de la répression plutôt que de tenir les promesses de réformes de grande ampleur qu'il a lui-même faites, le régime sape sa légitimité», dénoncent les dirigeants européens dans un projet de déclaration commune qui doit être approuvé à l'occasion d'un sommet à Bruxelles.

Des mesures ont par ailleurs été prises à l’encontre de trois iraniens, responsables des gardiens de la Révolution, l'armée d'élite de la République islamique d'Iran, et de quatre sociétés. L’UE les accuse «d’être impliqués dans la fourniture de matériel et d'assistance pour aider le régime syrien à réprimer les manifestations en Syrie». Leurs avoirs ont été gelés et ils sont interdits de visa en Europe.

La répression a fait depuis le 15 mars plus de 1 300 morts parmi les civils et entraîné l'arrestation de plus de 10 000 personnes, selon des ONG syriennes.