Libye: le Conseil National de Transition pressé de renflouer les caisses
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Le Conseil national de transition (CNT) Libyen a délégué plusieurs de ses membres auprès des capitales européennes pour réclamer un soutien financier. Après avoir été reçu par Nicolas Sarkozy, le numéro deux du CNT, Mahmoud Djibril, était en Italie, jeudi 25 août, pour rencontrer Silvio Berlusconi.
L'Italie a d'ores et déjà décidé de faire un premier geste sans attendre le mouvement général de dégel des avoirs Libyens, en versant dès la semaine prochaine 350 millions d'euros au CNT.
M. Berlusconi a annoncé de son côté qu'"un accord serait signé lundi à Benghazi entre l'ENI [le groupe pétrolier italien] et le nouveau gouvernement pour fournir de grandes quantités de gaz et d'essence à la population sans paiement [immédiat] de la part des Libyens".
Le CNT se mobilise ainsi pour renflouer les caisses, avec l'objectif de rassembler au moins 5 milliards de dollars avant la fin août. Les avoirs libyens bloqués à l'étranger sont estimés entre 160 et 170 milliards de dollars.
Début août, Paris a débloqué 259 millions de dollars (182 millions d'euros) d'avoirs libyens, qui ont été mis à la disposition du CNT pour des achats humanitaires.
Selon le chef de la diplomatie française, Alain Juppé, le déblocage à l'ONU de ces avoirs pourrait intervenir "assez vite", en dépit de "quelques réticences, en particulier de l'Afrique du Sud". Le ministre de la défense britannique, Liam Fox, a pour sa part évoqué un possible vote sur le sujet jeudi.
Le président du CNT, Moustapha Abdeljalil, a clairement affirmé que la Libye serait reconnaissante aux pays qui lui ont prêté main forte pour faire chuter le régime. "La Libye aura des relations spéciales avec les pays qui ont soutenu son combat de libération depuis le début", a-t-il insisté jeudi.
L'organe de direction politique de l'insurrection continue à consolider sa position au plan international. La Ligue arabe vient de le reconnaître comme le représentant légitime du peuple libyen, lui accordant un siège permanent à son conseil. Pour l'heure, une quarantaine d'Etats reconnaissent le CNT comme seul interlocuteur.