L'Islamologue suscite une polémique au coeur de la campagne électorale française. (DR)

Polémiques : Tariq Ramadan s'invite dans la campagne présidentielle française

L'islamologue controversé, Tariq Ramadan, suscite une polémique en pleine campagne d'entre-deux-tours pour l'élection présidentielle française. Le camp Sarkozy crie et haut et fort qu'il apporte son soutien à François Hollande. Ce dernier dément, et le très médiatique Ramadan saisit l'occasion pour donner sa version des enjeux du scrutin.

"J'ai vu que M. Hollande (...) parle beaucoup du Front national. Mais que dit-il, lui, quand Tariq Ramadan ose appeler à voter pour François Hollande ?", a déclaré Nicolas Sarkozy jeudi 26 avril.

"Je serais soutenu par Tariq Ramadan ? Il n'a jamais prononcé mon nom, il ne vote pas en France et je n'ai pas à me justifier quand un individu dit qu'il n'aime pas le pouvoir sortant. Je n'ai rien à voir avec ces thèses-là", a rétorqué François Hollande

Pour appuyer son propos, la porte-parole de Nicolas Sarkozy, Nathalie Kosciusko-Morizet, interrogée par l'AFP, a assuré que Tariq Ramadan avait appelé à voter Hollande le 11 mars 2012, à Lyon.

Dans une vidéo apparemment filmée lors cette manifestation, et présentant un long extrait de l'intervention de Tariq Ramadan, on ne trouve pas d'évocation d'un vote pour le second tour, relève de son côté Le Monde.

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Selon cette même source, Tariq Ramadan livre sa version des enjeux de la présidentielle française dans une autre vidéo, apparemment extraite d'une intervention le 4 mars.

"Aujourd'hui, je n'ai pas de consigne de vote, explique M. Ramadan. Franchement, je serais bien emprunté, c'est pour ça que je souris souvent en disant aux Français "Bonne chance", parce que, franchement, je ne vois pas. J'aurais une position de principe qui est extrêmement claire : je suis tellement mécontent de ce que je peux voir que je regarderais pour le premier tour et voterais pour celui que je considère être le moins mauvais. Mais, au deuxième tour, je n'aurais pas un vote utile, je n'aurais qu'un vote sanction. Quelque soit celui qui est au pouvoir et bien je dirais je suis contre toi. Je ne suis pas pour toi, je suis contre toi. Moi, je prends position pour que mon vote compte au lieu de m'abstenir parce que les deux c'est la même chose", explique-t-il.

"Je vais voter contre Sarkozy, mais si Hollande arrivait par la suite, je serais contre lui de la même façon... Un premier tour où je chercherais le moins mauvais et un deuxième tour où je voterais contre celui qui est en charge pour manifester dans un poids une attitude de distanciation...", conclut Tariq Ramadan, qui doit sans doute savourer l'avantage d'avoir à nouveau occupé l'espace médiatique, à la grande joie de ses fans...