Commémoration : il y a 80 ans, le régime nazi exterminait 6 millions de Juifs, des Tziganes, des homosexuels et des résistants
Par N.TPublié le
Il y a quatre-vingts ans, l’Armée rouge libérait le camp d’extermination d’Auschwitz-Birkenau. Ce lundi 27 janvier, le monde se recueille dans un contexte marqué par les horreurs d’une guerre particulièrement épouvantable au Proche-Orient.
Auschwitz est devenu « le symbole du mal absolu dans la culture contemporaine. Il incarne de façon métonymique le génocide des Juifs, et même l’ensemble de la criminalité nazie », a commenté l’historienne Annette Wieviorka.
Ensemble concentrationnaire le plus étendu du IIIe Reich, Auschwitz est à la fois un camp de travail et, à partir de 1942, un centre de mise à mort. Au total, près d’un million de Juifs, 70 000 Polonais, 25 000 Tziganes et près de 20 000 prisonniers de guerre, en majorité originaires d’URSS, ainsi que des résistants communistes, y ont été assassinés.
La complaisance à l’égard de Netanyahou sous mandat d’arrêt international
Les rescapés seront au centre des cérémonies officielles. Des voix qui vont bientôt s’éteindre à jamais. L’organisation Claims Conference, qui œuvre pour l’indemnisation des victimes, avait dénombré, en 2024, 245 000 survivants de la Shoah à travers le monde, âgés en moyenne de 86 ans.
« Nous sommes à la croisée des générations. Écouter un survivant de la Shoah raconter son histoire ne sera plus possible dans quelques années », résume Dani Dayan, président du mémorial Yad Vashem de Jérusalem.
Benyamin Netanyahou a été autorisé à se rendre à Auschwitz, malgré le mandat d’arrêt émis à son encontre en novembre dernier par la Cour pénale internationale pour « crimes de guerre » et « crimes contre l’humanité », des notions au cœur de la condamnation du génocide perpétré par les nazis. La Pologne avait admis sa présence, au mépris de la condamnation de la CIJ. L’horreur qui a lieu à Gaza n’émeut pas les dirigeants polonais.
Le Premier ministre israélien ne sera finalement pas présent à Auschwitz. Il sera représenté par son ministre de l’Éducation, Yoav Kisch, un membre du Likoud.
Le président irlandais, dont le pays s’est prononcé fermement en faveur du soutien aux Palestiniens, ne participera pas aux cérémonies de commémoration. L’organisation Holocaust Awareness Ireland a refusé qu’il soit présent.
Le salut nazi d’Elon Musk ne gêne personne
La Russie, représentée tous les ans depuis 1945, le pays dont les troupes ont pourtant libéré Auschwitz, n’est plus la bienvenue depuis qu’elle a attaqué l’Ukraine en février 2022. Cette situation participe de la tentative de minimiser, voire d’ignorer, le rôle de l’URSS dans la victoire des Alliés.
En revanche, une délégation américaine sera présente, malgré le salut nazi d’Elon Musk, membre important de l’administration Trump.
L’extrême droite européenne tire profit de cette confusion, qui lui permet de jeter un voile sur ses thèmes d’inspiration idéologique. L’AfD en Allemagne, tout comme le RN en France et bien d’autres formations dans nombre de pays européens, surfent sur cette vague de réhabilitation sournoise des idées qui ont conduit à ces crimes de masse.
La commémoration des 80 ans de la victoire contre le régime nazi est entachée par cette manipulation de l’Histoire à l’ombre des relations diplomatiques.