Égypte : le bourreau et le dictateur parlent d’une même voix
Par N.TPublié le
Condamnés à mort par centaines ou promis au cachot à perpétuité au terme de procès expéditifs, les partisans pro-Morsi accusés de violence et de meurtres de policiers subissent les foudres d’un pouvoir qui veut semer la terreur dans les rangs des militants de la Confrérie des Frères musulmans désormais qualifiée « d’organisation terroriste ».
Une chose est sûre, les islamistes en auraient fait autant, sinon pire s’ils étaient restés aux commandes. Ces décisions n’en restent pas moins insensées, produit d’une justice aveugle qui piétine les procédures, interdit la parole de la défense et prend parti au plan politique.
L’armée qui dirige le gouvernement en sous-main en attendant l’intronisation du maréchal Abdel Fattah Al-Sissi, actionne un appareil répressif implacable avec l’objectif de faire table rase sur le terrain de la contestation. Un tribunal vient d’ailleurs d’interdire le mouvement de jeunes qui a précipité la chute de Moubarak en 2011, fleuron de la Révolution. En Egypte, le bourreau et le dictateur parlent désormais d’une même voix.