Maroc: Fatiha, marchande ambulante victime de répression, s’immole par le feu
Par N.TPublié le
Fatiha avait 42 ans, elle était marchande ambulante aux portes d’un souk de la ville de Kénitra, à 45 Km de Rabat. Elle s’est immolée par le feu le 9 avril dernier, face à la moqataä, siège d’une administration relevant du ministère de l’Intérieur suite à la confiscation des gâteaux qu’elle vendait aux enfants à deux centimes d’euros et à son arrestation par les mokhazines, des forces auxiliaires de l’armée dotées de pouvoir de police.
Fatiha est décédée quelques jours plus tard à Casablanca au service des grands brûlés de l’hôpital Ibn Rochd rapporte le journal Le Monde dans son édition du 28 avril. Fatiha a laissé une fille, Hind, âgée de 22 ans.
Des dizaines de vendeurs ambulants se sont rassemblés à Kénitra une semaine après le décès de Fatiha, brandissant son portrait. Ils réclament une enquête, mais ont sans doute très peu de chance de se faire entendre par les autorités.
Les redoutables mokhazines font partie d’un quadrillage administratif et policier de la population constitué des moqaddems, cheikhs, caïd et pachas.
La Justice aurait été saisie, mais quel magistrat se permettrait de condamner des membres de cet appareil répressif, colone vertébrale du Makhzen ?
Les marchandes ambulantes de fruits et légumes et de friandises sont nombreuses autour des souks marocains, qui tentent désespérément de survivre à une extrême pauvreté.